La multiplication des intervenants étrangers dans l'enquête, qui est une bonne chose pour son apport en savoir-faire policier, deviendrait peut-être un obstacle devant la bonne gestion médiatique de l'affaire. Entre les « sources françaises », les « sources espagnoles » et les sources marocaines proches de l'enquête, la vérité sur l'évolution de l'enquête sur l'attentat de Marrakech semble se perdre entre l'information et la désinformation. Alors que des médias parisiens parlent de l'identification de deux suspects citant le ministre français des Affaires étrangères, Alian Juppé, et que la Radio Europe1 affirme que l'un des deux aurait même été arrêté, des sources marocaines affirment, selon la MAP, que « plusieurs personnes ont été auditionnées et relaxées dans le cadre de l'enquête sur l'attentat qui a fait seize morts et plusieurs blessés la semaine dernière à Marrakech ». Ce qui laisse entendre qu'aucune arrestation n'a encore été effectuée dans cette affaire. Or la multiplication des intervenants étrangers dans l'enquête, qui est une bonne chose pour son apport en savoir-faire, deviendrait peut-être un obstacle devant le bon déroulement des investigations. Si chaque service de police étranger ayant été invité à participer à l'enquête commence à laisser filtrer à certains médias de son pays des données, vraies ou approximatives, sur l'enquête en cours, cela ne pourrait qu'entraver le travail des enquêteurs locaux dans une affaire sensible qui nécessite la sérénité et la discrétion. Le cas du portrait-robot publié par El Pais, et l'information relayée par Europe1 ne font que perturber la gestion tant policière que médiatique de l'affaire. Rappelons que SM le Roi avait donné ses instructions aux autorités compétentes pour qu'elles communiquent à l'opinion publique dans la transparence les données relatives à l'évolution de l'enquête. Toutefois, cela exige des services étrangers participant à l'enquête une obligation de réserve laissant ainsi aux autorités officielles marocaines de communiquer au moment opportun sur l'évolution du dossier. , a-t-on appris jeudi auprès des enquêteurs. Le portrait robot d'un suspect a été dressé sur la base de témoignages, indique-t-on de même source, précisant que l'enquête ouverte le jour de l'attentat se poursuit et que des pistes sérieuses sont en cours d'investigation. -(MAP)- source française proche de l'enquête, on confirme que les deux suspects identifiés comme les possibles auteurs de l'attentat de Marrakech sont bien de la mouvance Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique). Selon Europe 1, l'un d'eux aurait même été arrêté. L'élément décisif pour remonter leur piste a été un portrait robot d'une grande précision diffusé très peu de temps après les faits. La bombe porterait également la signature d'Aqmi et aurait été déclenchée à distance par téléphone. L'enquête s'emploie actuellement à vérifier tous les éléments de téléphonie disponibles. Paris a envoyé sur place une dizaine d'enquêteurs spécialisés de la DCRI (contre-espionnage français), de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et de la police technique et scientifique (PTS). L'Elysée suit les évolutions des investigations heure par heure.