Depuis vendredi, des équipes de polices étrangères sont sur la scène de l'attentat de Jamaâ El Fna : des Français, des Espagnols, des Britanniques et des Américains. Divisés en deux groupes distincts, enquêteurs des brigades anti-terroristes et agents de la police technique et scientifique (PTS), les policiers étrangers sont arrivés en renfort pour mener l'enquête avec la police marocaine, notamment sur l'analyse des matières explosives, des empreintes relevées sur les corps des victimes et sur le lieu de l'attentat, ainsi que pour l'identification des corps. Des sources policières proches de l'affaire ont confirmé, dimanche au Soir échos, que les policiers étrangers étaient également présents pour effectuer des rapprochements avec des affaires en cours, liées au terrorisme dans leurs pays respectifs. La même source a précisé que depuis quelque temps, notamment après l'achat de nouveaux équipements ultra sophistiqués, à la pointe de le technologie, les deux laboratoires technique et scientifique (Rabat et Casablanca) de la DGSN travaillent désormais de manière autonome sans avoir à recourir aux laboratoires de polices étrangères. Le but de cette coopération étant également, selon notre source, de marquer l'enquête du sceau de l'objectivité et de la neutralité. Sur le terrain, alors que les principaux axes et les entrées des villes sont quadrillés par des barrages judiciaires, tout porte à croire que les enquêteurs n'ont pas encore pu mettre la main sur le terroriste qui aurait déclenché la bombe par un détonateur à distance. La piste du kamizake, évoquée dans un premier temps dans l'attentat qui a coûté la vie à seize personnes, ne tient plus. La course contre la montre a commencé pour les enquêteurs dès jeudi. La piste d'Al-Qaïda n'est pas exclue et un portrait-robot de l'auteur présumé a été établi par les agents-physionomistes de la police judiciaire. Toutefois, comme tiennent à le préciser fortement nos sources, le portrait circulant depuis le week-end sur des sites d'information, notamment marocains, ne correspond en rien à celui établi à partir du témoignage d'un couple hollandais présent jeudi sur les lieux de l'attentat. Par ailleurs, un engin ayant l'apparence de bâtonnets d'explosif, déposé vendredi à Kelaât Sraghna dans une téléboutique par un inconnu qui aurait menacé de faire sauter la boutique, s'est avéré être un leurre. Ce fait-divers n'aurait aucun lien avec l'attentat de Marrakech.