Les joueurs de l'équipe nationale ont passé un dimanche ordinaire, avec au menu, entraînements, matches suivis à la télévision et surtout concentration sur le prochain match contre l'Afrique du Sud. Quelques privilégiés ont eu droit à la visite de leurs familles. Les Lions de l'Atlas n'ont pas sacrifié de moutons dimanche dernier à l'occasion de l'Aïd El Kébir. Leur festin béninois les a apparemment rassasiés. Leur journée a donc ressemblé à tout lendemain de rencontres. Réveil matinal, petit-déjeuner et retour de Sfax vers Monastir qu'ils ont atteint à 11h30 du matin. Tout au long du trajet, long de quelque 130 km, la bonne humeur a régné. C'est que ces jeunes footballeurs se sont réveillés avec une double joie, celle de leur large victoire au détriment des Ecureuils se mélangeant au bonheur de fêter l'Aïd El Kébir. Malgré l'absence de toute célébration, le staff technique n'ayant pas voulu interrompre la concentration et le rythme de préparation des prochaines rencontres, la fête à été présente dans tous les esprits. Les téléphones des joueurs, du staff technique et des membres de la délégation officielle n'ont pas cessé de sonner tout au long de la journée. Familles, amis, mais aussi supporters et fans du ballon rond qui ont saisi l'occasion pour féliciter doublement les Lions de l'Atlas. Certains de ces derniers ont même eu le privilège de passer « la Grande fête » en famille. Jaouad Zaïri d'abord qui avait son père, sa mère et son frère à ses côtés tout au long de la première semaine de la compétition. Les Zaïri sont venus spécialement de Nîmes en France pour encourager le prodige de la famille et ils ont assisté aux deux rencontres, contre le Nigeria et le Bénin. « Les savoir à mes côtés constitue une grande motivation pour aller de l'avant », estime le jeune attaquant de Sochaux. Son ami Marouane Chemmakh a également bénéficié de ce soutien familial. Son père était également présent ce week-end à Sfax d'abord pour le match contre le Bénin, et à Monastir par la suite pour la journée de l'Aïd. Le papa, qui n'avait d'yeux que pour son jeune prodige, était très ému et fier de la prestation de son « petit » dans cette Coupe d'Afrique des Nations 2004. Dans cette aventure africaine, un autre Lion de l'Atlas était soutenu par sa famille. Il s'agit de Youssef Mokhtari dont le frère est également présent à Monastir. Mais beaucoup de joueurs n'ont pas eu cette chance de passer un bon moment avec les leurs. Et nombreux sont ceux qui ont célébré l'Aïd loin de leurs familles plus d'une fois, notamment les professionnels. Pour Youssef Hajji, c'est devenu une habitude. « Cela fait cinq années que je n'ai pas passé la fête avec mes parents. Il est clair que l'ambiance du mouton me manque terriblement, mais nous sommes ici en Tunisie avec une mission à remplir. Atteindre notre objectif est notre plus grande satisfaction ». Il en est de même pour Abdessalam Ouaddou qui connaît très bien les Aïds en solitaire. «Depuis mon départ de Nancy, je n'ai pu célébrer aucune fête en famille, d'abord en Angleterre et maintenant à Rennes», explique le défenseur marocain. Il y a une année, jour pour jour, Zaki et ses poulains se trouvaient à Paris, au Parc des Princes plus précisément où ils ont fait sensation en battant le Sénégal par un seul but à zéro en match amical. C'était la première fois que l'équipe remodelée par le coach national a hauteur de 90% jouait sur le terrain. Une année après, cette équipe, plus compacte que jamais, a refait sensation dans cette CAN tunisienne, en gagnant ses deux premières rencontres, surtout la première, au détriment d'un géant du football africain. • Fadoua Ghannam Envoyée spéciale à Monastir