Football. Les dernières piètres prestations des Lions de l'Atlas ont semé un climat d'anxiété. Selon les observateurs nationaux, l'équipe nationale manque de cohésion. L'avion qui transportera les Lions de l'Atlas à la prochaine Coupe d'Afrique des Nations au Mali traverse une zone de turbulence, alors qu'elle n'a même pas encore décollé. Tout cela dans un silence de cathédrale. Une chose est sûre, c'est que tout le monde s'inquiète sur l'actuel niveau du onze national. Et ce n'est pas Badou Zaki, l'ex-portier des Lions de l'Atlas, qui dira le contraire. « Quelques jours seulement nous séparent de la coupe d'Afrique des nations et je dois vous dire qu'il y a une grande inquiétude », déclare l'international Marocain. Selon ce dernier, le parcours de l'équipe nationale durant les phases éliminatoires de la coupe du monde y est pour beaucoup. Certes, les Lions de l'Atlas ont raté de peu la qualification, mais la manière n'était guère convaincante. Depuis, le onze national se cherche. Le sélectionneur national, Humberto Cohelo, avait du mal à créer l'harmonie entre les joueurs locaux et les professionnels. « Ce sont des joueurs qui n'ont jamais évolué ensemble. Ils viennent d'écoles de football différentes. J'estime que c'est un tort d'avoir opté pour cette solution car il est impossible de créer de la cohésion dans une équipe nationale composée d'éléments de cultures footballistiques differentes et de mentalités antinomiques. Et c'est, en fin de compte, à l'entraîneur national d'assumer ses responsabilités » fait remarquer Mohamed Gartili, membre du comité provisoire de la fédération royale marocaine de football. Les matchs amicaux disputés, contre la Zambie et le Mali, ont montré les limites de cette formule, déjà adoptée par son prédécesseur, le Français Henry Michel. Le coach Portugais a, longtemps, tergiversé avant d'établir la liste définitive des 22 joueurs qui défendront les couleurs nationales au Mali. La liste en question a fait couler beaucoup d'encre. Des joueurs comme Bouchaïb Lambarki, en grande forme ces derniers temps, et Talal El Karkouri, intraitable en défense avec son club du PSG, n'ont pas été retenus par l'entraîneur national. Sans oublier le portier Khalid Fouhami et Walid Regragui écarté pour des raisons que seul Cuelho connaît. Quoi qu'il en soit, la date fatidique du 19 janvier est dans moins de dix jours. Pour Humberto Cuelho et les Lions de l'Atlas, la CAN 2002 ne sera pas une partie de plaisir. « Avant, on disait que le sélectionneur national n'avait pas assez de temps pour mettre en place une équipe soudée et bien équilibrée. Mais aujourd'hui, qu'il avait tout le temps, il n'a plus droit à un mauvais pas » tient à préciser Badou Zaki. Selon un hebdomadaire Sud-Africain, le onze national a de fortes chances sur le papier de remporter le sacre africain. Mais sur le terrain, la tâche ne sera pas facile. Les Lions de l'Atlas devront, d'abord, consommer leur plat d'entrée, le Ghana, l'Afrique du Sud et le Bourkina Faso Ce qui n'est pas une sinécure.