Né en 1984, Marouane Chemmakh est l'espoir du football marocain. L'attaquant des Lions de l'Atlas, qui a intégré le club français des Girondins de Bordeaux à l'âge de 15 ans, a de grandes ambitions. Avec pour point de départ, une belle prestation lors de la CAN 2004. Aujourd'hui Le Maroc : Vous avez marqué le premier but marocain contre le Bénin, qu'est- ce que ce but signifie pour vous? Marouane Chammakh : Il s'agit de mon premier but en compétition avec l'équipe nationale. C'est effectivement un grand moment dans ma carrière d'international. En plus, mon but marqué en première période a été suivi par trois autres qui ont permis à l'équipe nationale de gagner trois points précieux et de se placer seule à la tête du groupe D. Mais au-delà de cette satisfaction personnelle, c'est le travail de tout un groupe qui a payé samedi dernier contre le Bénin, et trois jours plus tôt contre le Nigeria. Je fais partie d'une équipe et tout ce qui la touche me concerne également. Je suis le plus heureux au monde quand elle gagne. A présent, je suis doublement heureux, grâce à ma prestation individuelle d'une part et vu le résultat réalisé d'autre part. Ma joie est tout simplement celle de celui qui a le sentiment d'avoir dignement rempli son devoir. Comment avez-vous abordé la première rencontre contre les Nigérians ? Les Supers Eagles forment une grande équipe à la renommée non seulement africaine mais mondiale. Les affronter en premier match lors d'une compétition aussi prestigieuse que la Coupe d'Afrique des Nations n'est pas une chose aisée. Avant le début de la rencontre, je ne vous cache pas que personnellement, j'avais peur ne pas être à la hauteur. Mais une fois sur le terrain, et passé le premier quart d'heure de jeu, le trac a disparu comme par magie. Les joueurs ont appliqué à la lettre les consignes de l'entraîneur Baddou Zaki et nous sommes sortis victorieux de cette première confrontation. Cette victoire vous a-t-elle motivé pour le match contre le Bénin ? L'obstacle nigérian dépassé, il était clair que nous pouvions avancer plus sûrement dans la compétition. Cependant, nous étions conscient d'une chose : le groupe où évolue le Maroc est le plus relevé du tournoi et tout y est possible. Nous avions certes pris une avance sur le reste des concurrents mais nous n'étions pas pour autant à l'abri des surprises. Nous n'avions donc pas droit à l'erreur contre le Bénin. Nous sommes restés concentrés sur cette rencontre en ayant pour seul objectif de remporter la victoire. La large victoire du Nigeria contre l'Afrique du Sud n'a-t-elle pas constitué une pression supplémentaire ? Avant de nous diriger vers le stade de Sfax, toute l'équipe a suivi la rencontre Nigeria-Afrique du Sud sur les écrans de la télévision. Le score de quatre buts à zéro est une preuve de plus que les Nigérians n'ont rien perdu de leur force et de leur splendeur. Pour ce qui est des Sud-africains, ils gardent intactes leurs chances de qualification au second tour. Comment voyez-vous le troisième match des Lions de l'Atlas contre les Bafana Bafana ? Ce sera une rencontre difficile à gérer pour les deux équipes. La sélection nationale part favorite puisqu'elle détient un confortable goal-average, mais il ne faut pas se laisser piéger par un excès de confiance. La sélection sud-africaine est une grande équipe qui peut se montrer très menaçante. Sa défaite contre le Nigeria ne veut rien dire. Seule la prestation sur le terrain mercredi prochain entrera en compte pour départager les deux équipes. • Propos recueillis à Sfax par Fadoua Ghannam