Deux jeunes voyous ont décidé de cambrioler une usine à Aït Melloul. Avant de passer à l'acte, ils ont empoisonné trois chiens et ont étouffé un veilleur de nuit. Résultat : un billet de cent dirhams. Nous sommes à Aït Melloul, à douze kilomètres au sud d'Agadir. À 5 h du matin, le quartier industriel était plongé encore dans l'obscurité et la tranquillité totales. C'est difficile pour les veilleurs de nuit de fermer l'œil durant la moindre seconde. Et pourtant leurs deux yeux ne suffisent pas pour surveiller les sociétés et les usines qu'ils gardaient. Les malfrats sont partout et attendent n'importe quelle occasion pour passer à l'acte. C'est pourquoi, chaque veilleur de nuit dispose d'un, deux ou trois chiens pour l'aider la à surveillance. Sont-ils suffisants pour empêcher les malfrats et les voyous d'y approcher? En fait, l'assistance des chiens diminue uniquement le risque d'être l'objet de cambriolage. La preuve n'est autre que ce qui s'est passé dans l'une des usines de ce quartier industriel. Dans cette usine, outre le veilleur de nuit, il y avait trois chiens. Et pourtant rien n'a empêché deux voyous de vouloir de la cambrioler. Ils sont deux amis, repris de justice. Leur décision était sans appel. Seulement, ils devaient prendre leurs précautions. Rien ne devait être arbitraire. À ce propos, les deux voyous ont passé une semaine à surveiller leur cible. Ils ont appris que le veilleur de nuit qui gardait l'usine disposait de trois chiens. La solution ? Les empoisonner. Les deux amis ont acheté du raticide. À l'insu du veilleur de nuit, ils sont arrivés à leur donner de la viande empoisonnée. Deux des trois chiens ont rendu l'âme quelques heures plus tard. Le troisième est tombé malade. Il est entre la vie et la mort. En fait, les deux amis ne sont pas passés cette même nuit à l'acte. Ce n'était que trois jours plus tard qu'ils sont retournés sur les lieux. Ils ont escaladé un mur d'une hauteur de deux mètres donnant sur la rue. Sans faire de bruit, ils sont arrivés à descendre à l'intérieur de l'usine et s'approcher du lit où se tenait le veilleur de nuit. Il ne savait pas à quel saint se vouer quand il a remarqué deux personnes cagoulées qui se sont plantées devant son lit. Rapidement, ils ont sauté sur lui pour lui ligoter les mains et les pieds avant de lui fermer la bouche et le nez avec du ruban adhésif. Un geste qui a rendu le veilleur de nuit, quelques minutes plus tard, corps sans âme. Toujours cagoulés, les deux voyous sont avancés, à, pas de loup, à l'intérieur de l'usine. Ils cherchaient de l'argent. Avec une hache et une barre en fer, ils ont détruit quelques caisses en fer. Mais, ils n'ont rien trouvé à l'intérieur. Ils ont ensuite tenté vainement d'ouvrir un coffre-fort. Après, ils sont entrés aux bureaux de la direction. Ils ont cassé les bureaux et ont déchiré les dossiers et les chèques. Enfin, ils ont mis la main sur un billet de cent dirhams. Les lueurs de la lumière du matin s'infiltraient à l'intérieur de l'usine quand ils ont décidé de quitter les lieux, mais non en escaladant le mur par lequel ils sont rentrés. Ils ont choisi d'escalader le mur d'une hauteur de quatre mètres, situé à l'arrière de l'usine. Et lorsqu'ils sont montés à la terrasse, ils étaient surpris par un jeune homme qui était plongé dans un profond sommeil. Ils l'ont violenté, lui ont ligoté les mains et les pieds et ils lui ont fouillé les poches sans rien trouver d'intéressant sauf un téléphone portable qui ne coûte même pas cent dirhams. En usant d'une corde, ils sont arrivés à se retrouver hors de l'usine.