Deux élèves poursuivant leurs études à l'Office de la formation professionnelle et de promotion du travail (OFPPT) de Tiflet et un chômeur ont été arrêtés dernièrement pour avoir commis une vingtaine de cambriolages et d'agressions. Nous sommes à Tiflet. Malika est entrée au commissariat de police. Les larmes aux yeux, elle s'est adressée au premier policier qu'elle a rencontré dans le couloir. «Ils ont dérobé mon sac à main…», a-t-elle balbutié. Le policier a tenté de la calmer en lui expliquant que la police ferait le nécessaire pour que les malfrats soient mis hors d'état de nuire. Il l'a conduite aussitôt vers le bureau d'une brigade judiciaire. La jeune fille a été sollicitée par le chef de la brigade de s'asseoir. «Ils ne m'ont laissé aucun sou…», a-t-elle articulé toujours les larmes aux yeux. Le chef de la brigade lui a demandé de se calmer afin que le policier-rédacteur des procès-verbaux puisse l'écouter attentivement. Qui lui a dérobé son sac à main ? Un malfrat, deux ou plus ? La jeune femme a affirmé aux enquêteurs qu'elle se dirigeait chez elle quand deux jeunes garçons lui ont barré la route. Que voulaient-ils d'elle ? De l'argent, des bijoux, un téléphone portable et autres objets précieux qu'elle portait sur elle. «Je n'avais que mille dirhams et un téléphone portable…», a-t-elle précisé aux policiers de la brigade. Elle leur a révélé leurs signalements. La jeune femme est rentrée chez elle et les policiers commencent à analyser les informations notées. L'enquête a été lancée. Sans résultat. Pire encore, une deuxième agression a été perpétrée. Puis une troisième et une quatrième. Les plaintes pleuvaient sans cesse. Les enquêteurs continuaient leurs investigations. Le recoupement d'informations recueillies, à partir des plaintes déposées, a révélé que les voyous ciblaient toujours les jeunes filles et les femmes, et qu'ils opéraient à deux ou à trois dans des lieux bien précis. Entre-temps, le cambriolage d'une demeure située au rez-de-chaussée d'une maison a été perpétré. Puis un deuxième et un troisième. Une nouvelle bande de malfaiteurs spécialisée dans le cambriolage des maisons commence-t-elle à semer la terreur parmi les habitants de Tiflet ? Selon les nouvelles informations recueillies, les malfrats ne dépassant pas trois jeunes garçons, ciblaient les maisons dont les habitants étaient en voyage. Sont-elles les mêmes personnes qui agressaient les jeunes filles et les femmes ? C'est possible. Les agressions et les cambriolages ont atteint le nombre de douze. Et pourtant, aucun membre de la bande (ou des bandes) n'a été arrêté. Par conséquent, la terreur continuait de régner. S'agit-il d'une bande de professionnels ou d'amateurs ? Pour les enquêteurs, qu'elle soit une bande de malfrats professionnels ou d'amateurs, l'important est de la mettre hors d'état de nuire. Ils ont déployé tous leurs efforts pour rendre à la ville sa sécurité et sa sérénité. Mais toujours sans résultat. Il semble qu'il faut, parfois, une pincée de hasard. C'est ce qui est arrivé, la nuit du samedi 28 au dimanche 29 avril, un veilleur de nuit a entendu un bruit qui venait du cabinet d'un médecin situé au deuxième étage d'un immeuble sis au boulevard Mohammed V. De coutume, à 20 h, le médecin a déjà quitté son cabinet. Qui s'y trouve si ce n'est pas le médecin ? Le veilleur de nuit a remarqué qu'une lumière qui disparaît et apparaît de la fenêtre ne pourrait être l'éclairage de l'ampoule. Il s'agit de l'éclairage d'une torche. Sans perdre de temps, le veilleur de nuit a réagi : il a cadenassé la porte de l'immeuble et a alerté la police. Quand les éléments de la police judiciaire de Tiflet sont arrivés, ils ont trouvé les trois mis en cause qui viennent de déposer au hall de l'immeuble quelques équipements médicaux, un ordinateur et quelques boîtes de médicaments. Quand ils se sont apprêtés à ouvrir la porte fermée, ils se sont retrouvés face-à-face avec les policiers. Ils étaient trois jeunes garçons : deux élèves de l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT), Youssef et Badr, âgés respectivement de vingt et de dix-neuf ans et Younès, du même âge que Badr, mais sans profession.