La chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca a condamné Hamid, Abdellah et Samir à cinq ans de réclusion criminelle. Poursuivis pour constitution d'une association de malfaiteurs et vols qualifiés, les mis en cause ont interjeté appel. Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Trois jeunes garçons se tiennent au box des accusés. Hamid, Abdellah et Samir, âgés respectivement de vingt-trois, vingt-sept et trente et un ans, sont poursuivis pour constitution d'une association de malfaiteurs et vols qualifiés. Rien ne les prédestinait à cela. Hamid est issu d'une famille indigente. Il a été inscrit à l'école, mais il n'a pas réussi à aller au-delà du cycle primaire. Exclu, il n'a pas voulu apprendre un métier qui lui aurait permis de subvenir à ses besoins. Ce qu'il aimait par dessus-tout, c'était de vagabonder à longueur de journée, de se souler le soir et de se droguer. Au quartier Moulay Rachid, il a fait la connaissance d'un certain Abdelali, qui lui a appris l'abécédaire que tout délinquant doit connaître sur le bout des doigts. Abdelali a été arrêté pour avoir balafré le visage d'une jeune fille. Hamid qui est devenu un véritable clochard, fait alors la connaissance d'Abdellah. Ce natif de Bir Jdid est également issu d'une famille pauvre. Il a poursuivi ses études jusqu'à la neuvième année de l'enseignement fondamental. Faute de moyens, il a quitté l'école de son plein gré pour chercher un emploi lui permettant de gagner sa vie. Il n'en a pas trouvé. Au bout de deux ans de chômage, il quitte son patelin pour Rabat, puis Casablanca en quête de travail. Vivant d'expédients, il a fini par s'associer avec une bande de jeunes délinquants casablancais qui lui a vite appris les techniques du vol à l'arraché et du cambriolage. Quand il a fait la connaissance de Hamid, il n'a pas hésité à lui demander de l'épauler dans ses basses besognes. Ils ne commençaient à agresser les gens qu'après avoir avalé plusieurs comprimés psychotropes. Ils ont été arrêtés en 2004 et traduits devant la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca qui les a condamnés à huit mois de prison ferme. C'est au complexe pénitencier d'Oukacha qu'ils ont fait la connaissance de Samir. Ce dernier purgeait une peine d'une année de prison ferme pour le cambriolage d'un appartement sis au quartier de l'Oasis, à Casablanca. Samir est lui aussi issu d'une famille indigente de kariane Zrabat de Hay Mohammadi à Casablanca. Il n'a jamais mis les pieds dans une école. Devenu accroc à la drogue, il a commencé a agressé les gens pour les dépouiller de leurs biens. Dix agressions se sont soldées par son arrestation et sa condamnation à une peine d'emprisonnement ferme. Libérés, les trois malfrats ont formé une bande. Ils agressaient les gens et cambriolaient les appartements et locaux commerciaux. Ils ont commis plus d'une vingtaine d'agressions et de cambriolages avant d'être arrêtés et traduits devant la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Dans le prétoire, ils ont tout nié en bloc. Leurs avocats, constitués dans le cadre d'assistance judiciaire, ont étayé leurs dires en expliquant à la Cour qu'après avoir payé leur dette à la société, leurs clients leur ont juré d'avoir renoncé aux vols qualifiés et autres délits du même acabit. Après délibérations, la Cour a jugé Hamid, Abdellah et Samir coupables et a condamné chacun d'eux à cinq ans de réclusion criminelle.