Homosexuel, un veilleur de nuit au Tribunal de première instance de Casablanca a permis à trois mineurs de dérober un bureau afin qu'ils «couchent» avec lui. Ils sont trois mineurs. L'un est à son quatorzième printemps. Les deux autres sont à leur dix-septième. Aux Carrières Kabla, à Hay Mohammadi, ils ont des points en commun : la pauvreté, la misère, un niveau scolaire primaire, la délinquance et les tubes de la colle à dissolution (connue communément sous le nom de Silicioune) qu'ils sniffent pour oublier la misère. En inhalant ce produit, ils passent à un état second. Ce qui leur permet d'agresser sans pitié et de cambrioler sans hésitation. Comme à l'accoutumée, ils étaient, ce lundi 21 mai, un peu plus loin de leurs baraques, en train d'inhaler la colle à dissolution. Vers 23 h, ils ont décidé de passer à l'acte. Sans faire de bruit, ils ont fait irruption dans une baraque et se sont emparés d'un âne appartenant à un marchand ambulant de légumes. Forts de la réussite de leur premier acte criminel, ils ont décidé de poursuivre leur opération. Les trois jeunes garçons se sont dirigés vers une deuxième baraque pour dérober une charrette qui appartient également à un marchand ambulant demeurant aux mêmes Carrières. Facilement, ils sont arrivés à atteler l'âne à la charrette. A bord de la charrette, ils ont sillonné les ruelles de Casablanca, l'air joyeux. Ils étaient à la quête d'une nouvelle victime. Arrivés près du siège du Tribunal de première instance de Casablanca, ils se sont arrêtés. «Que pensez-vous d'aller au port pour manger du poisson?», a proposé l'un du trio à ses complices. L'idée leur a plus effectivement. Au moment où ils s'apprêtaient à reprendre leur chemin, ils ont entendu quelqu'un qui les appelait. Ils ont tourné leurs regards pour savoir de qui s'agit-il. C'est un homme, quadragénaire, qui s'est approché d'eux à pas lents. «Vous pouvez m'accompagner à l'intérieur de Tribunal pour prendre un grand morceau de bois…», leur a-t-il dit avec un sourire aux lèvres. Âgé de cinquante-huit ans, veilleur de nuit aux alentours du Tribunal et y occupe seul un logis, ce père de trois enfants est divorcé depuis belle lurette. Il n'a jamais pensé se remarier. Pourquoi ? C'était l'un de ses secrets personnels. Seulement, ce secret sera dévoilé cette nuit du lundi 21 mai. Comment? Les trois mineurs ont tourné la charrette en direction du Tribunal. «Elle ne vaut rien, allez mes amis on va manger des sardines», a dit l'un du trio qui est monté sur la charrette. Seulement, le veilleur de nuit leur a demandé de patienter. «Vous pouvez prendre un bureau qui peut vous rapporter une somme d'argent convenable», leur a-t-il proposé. Pourquoi toute cette générosité ? Les trois amis ne se sont pas posé cette question. Mais, ils sont rentrés à l'intérieur pour dérober un bureau qu'ils ont mis sur la charrette. Lorsqu'ils ont voulu reprendre leur chemin, le veilleur de nuit leur a demandé de «coucher» avec lui. Ils ont refusé. «Vous ne prendrez pas le bureau que si l'un parmi vous ne prend l'initiative de «coucher» avec moi», leur a-t-il dit. Les deux amis âgés de dix-sept ans ont refusé. Le troisième a finalement cédé. Au moment où le veilleur de nuit et le garçon ont entamé l'acte immoral, deux policiers, qui effectuaient une ronde routinière à bord d'un fourgon, les ont surpris. Les deux mineurs de dix-sept ans ont pris la fuite. Le veilleur de nuit et le garçon de quatorze ans ont été conduits au commissariat de police. Le lendemain, les deux autres garçons ont été arrêtés. Après quoi, ils ont été traduits devant la justice, poursuivis en état d'arrestation pour vol qualifié, consommation de drogue et homosexualité.