Bien qu'ils clament leur innocence d'être homosexuels, trois jeunes hommes de la ville de Safi ont été condamnés à trois mois de prison ferme. Nous sommes à la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Safi. La salle d'audience n°3 est archicomble. Au box des accusés, se tenaient Mustapha, Salim, Ahmed, Kaoutar et Warda, poursuivis en état d'arrestation pour homosexualité, débauche, consommation de la drogue, ivresse et aménagement d'un lieu de débauche. «Non, M. le président, je ne suis pas homosexuel…C'est un coup monté contre moi pour me chasser de l'appartement…», a clamé Mustapha. Selon le dossier de l'affaire, la police de la ville de Safi effectuait sa ronde routinière, la nuit du samedi au dimanche 3 au 4 mai, au quartier Saïda I, quand un veilleur de nuit l'a alertée que le tapage nocturne provenant de l'appartement n°25 situé dans un immeuble du bloc 29 qui avait empêché les habitants de dormir. Le veilleur de nuit a précisé à la police que le locataire de l'appartement en question ne cessait d'organiser, surtout chaque samedi soir, des fêtes où il n'y a que les boissons alcoolisées, la drogue et le sexe et les homosexuels. Des jeunes du quartier ont confirmé à la police les déclarations du veilleur de nuit. Après avoir avisé le procureur du Roi, un élément de la police a pris l'initiative de frapper à la porte de l'appartement. Ses collègues attendaient derrière lui. Une fois la porte ouverte, ils sont rentrés pour remarquer les trois jeune hommes et les deux jeunes filles, tous nus et sous l'effet de la drogue et de l'alcool. La police a conduit les cinq suspects au commissariat pour les soumettre aux interrogatoires. Toujours selon le dossier de l'affaire, Mustapha, âgé de trente-six ans, chef d'une agence de transport de messagerie, a déclaré être homosexuel et ses amis aussi, Salim et Ahmed, âgé respectivement de trente-deux et vingt-deux ans. Il a précisé qu'il invitait également des filles de joie qui se contentaient de s'enivrer et de se droguer. Salim, Ahmed et les deux filles de joie ont confirmé les déclarations de Mustapha. Une fois devant les magistrats de la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance, Mustapha, Salim et Ahmed ont nié être des homosexuels. Mustapha a précisé que la police a consigné ce qui lui avait plu dans le procès-verbal et l'a obligé à le signer. Kaoutar et Warda ont confirmé, quant à elles, devant le tribunal être les maîtresses de Mustapha et d'Ahmed. Après les délibérations, le tribunal a jugé les trois jeunes hommes coupables entre autres d'homosexualité et les a condamnés à trois mois de prison ferme.