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Une famille déchirée
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 21 - 08 - 2002

Larbi se contente de travailler pour nourrir sa femme et ses trois enfants, tout en délaissant ses autres obligations. Résultat : l'épouse et sa fille se livrent ensemble à la prostitution.
Sidi Bouzid, près d'El Jadida. Deux couples passent la nuit dans une belle villa. Chacun d'eux occupe un lit dans une chambre à part, bavarde, s'embrasse, rigole et…A six heures, quelqu'un frappe à la porte. Un homme se tient debout devant elle. Echange de bonjours. L'homme entre sans demander la permission. Un deuxième puis un troisième le suivent. Stupéfait, le jeune qui a ouvert la porte ne sait quoi dire, ni quoi faire. Il appelle son ami, Ahmed, qui est à l'intérieur. Il le rejoint.
Les deux femmes commencent à se rhabiller. « Qui êtes-vous et que voulez-vous ? » leur demande Ahmed. « Police ! » lui répond l'un des trois hommes. Perturbé, Ahmed recule et se tait puis avance vers l'un des trois policiers. Il chuchote quelques mots à son oreille. On ignore ce qu'il lui a demandé ou proposé. Le policier qui semble être le chef de la brigade qui a effectué cette descente lui lance un regard et le repousse gentiment. Ahmed recule une fois encore et les suit à l'intérieur. L'une des deux femmes rejoint déjà l'autre à sa chambre. Elles ne savent pas ce qui se passe à l'extérieur. Et pourtant elles ont peur au point que la plus jeune d'elles tremble. L'autre tente de la calmer. « Venez tous avec nous au commissariat », leur ordonne le chef de la brigade. Les deux femmes commencent à sangloter.
La plus âgée essaie de supplier le chef de les relâcher. Il ne lui répond pas, se contentant de poursuivre sa mission. Les deux femmes et les deux jeunes hommes montent dans le panier à salade. « Qui nous a dénoncés ? » s'interroge Ahmed. C'est la même question que se posent, sans doute, les trois autres. Mais personne ne trouve la réponse. Ce pourrait être un indic ou le Moqaddem. Mais pourquoi cette fois-ci et non pas d'autres fois quand d'autres personnes y arrivent pour passer la nuit ? Ahmed n'ose pas le demander au chef. Arrivés au commissariat, ils y entrent, s'assoient dans un bureau. Les machines à écrire commencent à noircir les PV. Quelques minutes plus tard, le chef de la brigade lance un « quoi ?» avec un ton d'étonnement. Il n'en croit pas ses oreilles. Il s'avance vers la plus âgée des deux femmes, lui demande de répéter ce qu'elle lui a dit. Elle baisse les yeux sans ajouter un mot. Il insiste pour qu'elle répète sa réponse. « Cette fille qui se prostitue avec moi est ma fille », balbutie Khaddouj. «Mais comment as-tu pu en arriver à jeter ta fille dans ce monde pourri de la prostitution, tu es folle ou quoi ? je n'aurais jamais pu imaginer qu'une mère de trois enfants puisse jeter sa fille en enfer » lui affirme le chef de la brigade. « Tu vas nous raconter toute l'histoire » lui ordonne le chef.
« …Je suis née en 1965 au douar Labrahma, région d'Abda, province de Safi… » entame-t-elle ses déclarations. Elle est issue d'une famille pauvre et elle n'a jamais mis les pieds à l'école. Quand elle atteint son dix-huitième printemps, elle épouseLarbi. Il est son aîné de vingt ans. Lui aussi est issu de son douar.
Mais il vit à Casablanca, depuis quelques années. Ce marchand ambulant de légumes occupe une baraque au douar Sékouila. Tous les habitants du douar le connaissent par sa charrette qui erre dans les ruelle chaque matin et jusque dans l'après-midi. Il mène une vie dure. Khaddouj vient le rejoindre, le soutenir à supporter cette vie pénible. Mais elle n'a jamais pensé qu'elle serait aussi dûre. Les jours passent pour devenir des mois et des années. Et comme si c'était hier, Khaddouj et Larbi se trouvent unis durant dix ans et leur foyer égayé par trois enfant dont Ilham est l'aînée. Les prix flambent, les enfants grandissent, deux d'entre eux entrent à l'école et les charges, par conséquent, s'accroissent. En un mot la vie devient très dure. La recette de la vente des légumes ne répond plus au foyer de Larbi. Il cherche un autre job et il trouve ; veilleur de nuit dans une société de Hay Mohammadi. Depuis Larbi ne s'intéresse plus qu'au boulot. Il regagne vers 20h la société pour la quitter vers 7h du lendemain et se rend, aussitôt, vers le marché de légumes en gros pour commencer son commerce et ne rentre chez lui que vers 14h pour se jeter sur son lit de fortune. Il se réveille vers 19h pour retourner à la société. Larbi ne passe pas la moindre seconde avec sa famille. Khaddouj ne bénéficie même pas de ses droits conjugaux. Elle fait connaissance de quelques filles du douar Sékouila, qui l'emmènent dans des cafés au centre ville. Khaddouj découvre un autre monde ; celui de la prostitution. Elle le trouve facile à intégrer. Elle commence à goûter à l'argent.
Elle n'a plus besoin d'en demander à son époux. Elle commence à pratiquer le jeu aussi avec les commerçants de son quartier et surtout avec un boucher. Ce dernier ne reçoit plus la contrepartie financière des kilos de viande qu'il donne à Khaddouj. Son mari n'a rien remarqué. Il travaille près de 14 heures par jour pour dormir durant le reste. Elle commence à accompagner le boucher à son appartement au quartier Belvédère jusqu'au jour où ils ont été appréhendés en flagrant-délit. Ils ont été conduits devant la justice. Larbi n'en a pas cru ses yeux quand il a vu Khaddouj au commissariat et devant le box des accusés. Elle a été condamnée à 6 mois de prison ferme pour adultère. Alors que le boucher a été relâché suite au désistement déposé par sa femme ; l'article 492 du Code pénal est clair : « Le retrait de la plainte par le conjoint offensé met fin aux poursuites exercées contre son conjoint pour adultère… ». Six mois plus tard, Khaddouj est libérée. Son mari ne l'a pas répudiée. Mais il ne s'intéresse plus à elle, ne lui parle plus, ne lui demande rien. Khaddouj ne supporte plus cette situation. Elle rejoint ses anciennes amies, embrasse une fois encore la prostitution. Mais cette fois-ci elle n'est plus seule. Elle entraîne sa fille aînée, Ilham, avec elle. D'un client à l'autre et d'une maison à l'autre, Khaddouj et sa fille finissent au commissariat de police à El Jadida avec leurs deux amants. La chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de cette ville les a condamnées à un an de prison ferme. Et Larbi continue à travailler jour et nuit sans se rendre compte qu'il est complice dans l'effondrement de son foyer.


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