La prostitution se propage à une vitesse vertigineuse. Des filles de plus en plus jeunes affluent des quatre coins du pays pour s'adonner à la pratique du plus vieux métier du monde. Inquiétant. On se le rappelle. Ce malheureux et navrant scandale de la traite des blanches, il y a quelques années, à El-Hajeb. Il avait soulevé un tollé général à travers tout le pays comme il avait provoqué également une émotion intense au sein de l'opinion publique. Défrayant la chronique, il avait fait couler beaucoup d'encre. Et au moment où l'on s'attendait à des mesures rigoureuses et irrévocables pour combattre ces fléaux déchiquetant notre société, et qui sont la prostitution et le proxénétisme, on remarque, hélas, toujours une passivité totale que d'aucuns taxent de complice. Puisque ces deux maux ne font que se propager davantage à grande vitesse en tout lieu. Car, faut-il le mentionner, ils ne sont pas, comme on le rapporte ici et là, spécifiques à la seule ville d'El-Hajeb. Partout ces méfaits existent. Notamment dans les cités industrielles. N'y faisant pas exception, la ville d'El-Jadida, vivant à l'heure actuelle un véritable boom industriel et économique, souffre, elle aussi, de la prostitution. Les filles de joie, dont beaucoup de mineures, y affluent des quatre coins du pays. Elles s'adonnent, en toute liberté, à leur sombre et malheureuse activité. Ceci sans être le moins du monde inquiétées. On les rencontre partout, même dans les endroits où pas un chat n'oserait s'aventurer. Cependant, leurs lieux de prédilection restent les débits des boissons alcoolisées et certains cafés réputés pour les animations musicales qu'ils organisent à longueur de nuits à Haouzia et surtout à Sidi Bouzid, deux centres d'estivage prestigieux par leurs sites. Au vu et au su de tous, les abus et les dépassements sont de rigueur. L'indignation chez les riverains -notamment à Sidi Bouzid - est totale. Impossible de fermer l'œil de la nuit. On ne peut que s'étonner de cette liberté d'agir illégale et déconcertante dans ces lieux où les propriétaires ne semblent craindre personne. Que l'on en juge ! Des restaurants, partout dans la province, se transformant en bars. Les horaires d'ouverture et de fermeture ne sont jamais respectés. Vivrait-on dans une jungle sans aucune réglementation? Les responsables sont-ils mal informés à ce point ? En tout cas, chacun de son côté devrait assumer ses responsabilités. La prostitution, ainsi que les méfaits et nuisances qu'elle engendre, prend des proportions de plus en plus alarmantes. La laisser se propager à ce rythme,c'est exposer la société au pire. Il est encore temps d'y remédier pour circonscrire ce fléau dangereux. • Correspondance régionale Azzeddine Hnyen