Une jeune prostituée a accusé Abdelfettah de l'avoir kidnappée, séquestrée et violée. Selon lui, la jeune femme voulait se venger. Ce dernier ayant refusé de lui verser les 300 DH qui lui a promis. Qui a raison et qui a tort ? «Au secours… Au secours…». Nous sommes dans un camping de la ville d'El Jadida. Quand les deux veilleurs de nuit ont entendu des cris, ils se sont emparés de leurs bâtons. Ils se sont lancés à la recherche de la personne qui demandait secours. Les cris provenaient d'un cabanon et la voix semblait être celle d'une fille. Tous deux se tenaient debout pendant quelques secondes devant la porte. Tout d'un coup, l'un d'eux a pris l'initiative de pousser la porte. À l'intérieur, une jeune fille sanglotait et n'arrivait pas à se lever. Les deux veilleurs de nuit ont tenté de la conforter tout en lui demandant ce qui lui était arrivé. La jeune femme ne répétait que deux mots: «il m'a violée… il m'a violée…». Qui ? Elle n'a pas répondu. Les deux veilleurs ont alors alerté la police. Une fois alertés les enquêteurs se sont dépêchés sur les lieux. Qui était la jeune fille ? Qui l'a violée ? Et comment a-t-elle été conduite au camping contre son gré et sans être remarquée par les veilleurs de nuit ? «Nous ne l'avons pas vue en compagnie de l'automobiliste avec lequel elle prétend être rentrée au camping…», affirment les deux veilleurs de nuit aux enquêteurs qui ont remarqué que la jeune fille était en état d'ivresse. Elle a été conduite au commissariat. Après avoir repris connaissance, elle leur a expliqué qu'elle avait été kidnappée par un automobiliste. Comment ? Selon sa version, elle se dirigeait chez elle quand elle a été croisée par un automobiliste. Ce dernier s'est arrêté, est descendu de sa voiture et l'a obligée à l'accompagner. Elle l'a supplié de la relâcher. En vain. Il l'a conduite jusqu'au camping. Sans être vue par les veilleurs de nuit, il l'a emmenée jusqu'au cabanon. Toujours selon la version de la jeune fille, l'automobiliste, Abdelfettah, l'a obligée à s'enivrer. Après quoi, il l'a contrainte de se dévêtir avant de la violer. Après avoir assouvi sa soif, il est parti sans l'emmener avec lui. Abdelfettah a été arrêté et a été conduit au commissariat. Soumis aux interrogatoires, il a révélé avoir racolé la jeune fille, qui semblait être une fille de joie. Elle est montée dans sa voiture. Selon ses déclarations, ils se sont mis d'accord sur une somme de trois cents dirhams pour passer ensemble la nuit. Chez lui au cabanon, elle s'est enivrée au point qu'elle a perdu connaissance. Quand il a tenté de coucher avec elle, elle lui a affirmé être vierge. C'est le moment où il l'a abandonnée sans lui donner les trois cents dirhams. Abdelfettah, qui est un ressortissant marocain en Italie, a expliqué aux enquêteurs que la jeune fille de joie n'avait l'intention que de se venger de lui parce qu'il ne lui a pas versé de l'argent. Qui a raison et qui a tort ? C'est la justice qui devrait trancher. Abdelfettah a été traduit devant la chambre criminelle, première instance, près la Cour d'appel d'El Jadida. Elle l'a jugé coupable et l'a condamné à un an de prison ferme. Seulement, en appel, il a été acquitté pour manque de preuves.