Deux malfrats, appartenant à une bande de quatre malfaiteurs qui séquestrait les charlatans, les maltraitait et les menaçait de meurtre pour obtenir une rançon, ont été mis, dernièrement, hors d'état de nuire à Agadir. Il demeure à Aït Melloul, au sud de la ville d'Agadir. Tout le monde dans sa région le connaissait fkih qui prétend avoir les pouvoirs de guérir toutes les maladies, d'exhumer les trésors, d'aider les filles célibataires à trouver de bons maris, d'exorciser les possédés par les djinns… Bref, il s'agit d'un imposteur, mais qui gagne bien sa vie en empochant des milliers de dirhams, profitant de la crédulité des gens. Il était chez lui, ce samedi 20 février, quand son téléphone portable a sonné. Qui l'appelait ? «Tu ne me reconnais pas, je suis Ahmed… Ma sœur est malade, elle est possédée par les djinns. Elle délire et elle n'arrive à se réveiller. C'est un ami qui m'a donné ton numéro de téléphone… J'habite à Agadir», lui a-t-il expliqué. Ahmed lui a demandé de lui fixer un rendez-vous afin qu'il vienne chez lui pour exorciser sa sœur. Il l'a rassuré qu'il allait lui payer tous les frais. Le lendemain, dimanche 21 février. À bord d'un grand taxi, le fkih est arrivé à Agadir. Il a téléphoné à Ahmed. Celui-ci l'a rejoint à la station des grands taxis pour le conduire chez lui. Tout au long du chemin, Ahmed lui expliquait l'état de santé de sa sœur, ses réactions durant toute la journée, ses yeux qui ne se ferment plus la nuit… Quand ils y sont arrivés, Ahmed est rentré le premier et le fkih l'a suivi. Celui-ci a remarqué qu'il n'y avait personne à la maison. «Ils vont arriver d'ici un quart d'heure», lui a répondu Ahmed qui a fait semblant qu'il va préparer du thé. Tout d'un coup, trois jeunes hommes sont entrés dans la chambre où se trouvait le fkih. Qui sont-ils ? Il ne savait rien. Car, ils n'y étaient pas quand il est rentré. Après Ahmed les a rejoints. Tous les quatre ont demandé au fkih de les écouter sans répondre, sans réagir et sans demander secours. «Nous te lâcherons une fois que ta famille nous donne une somme de 240 mille dirhams… Tu ne dois faire qu'une seule chose: me donner le numéro de téléphone de la personne que nous devons contacter», lui a expliqué Ahmed qui semble être le porte-parole de la bande. Le fkih lui a remis le numéro de téléphone de sa femme. Contactée, celle-ci leur a rassuré qu'elle ne leur donnerait que 140 mille dirhams et les a rassurés qu'elle ne contacterait pas la police. Une fois la conversation terminée, elle s'est rendue chez la police pour porter plainte. Elle leur a expliqué qu'elle a fixé, lundi 22 février, vers 15h, un rendez-vous, à la place Essalam, juste à côté des abattoirs, pour remettre le pactole à son interlocuteur. Pour les fins limiers d'Agadir, c'était impossible de rater ce rendez-vous. Surtout qu'ils sont à la recherche d'une bande qui a kidnappé, il y a plus d'un mois deux fkihs de Tiznit. Ils n'ont été relâchés qu'après avoir remis aux ravisseurs respectivement deux sommes de 160 et de 30 mille dirhams. Ces deux derniers étaient séquestrés dans une villa à Agadir. Sont-ils les mêmes ravisseurs des deux fkihs ? Peut-être. À 15 h du jour «J», les enquêteurs se sont rendus à la place Essalam. L'épouse qui portait un petit sachet contenant de l'argent attendait les ravisseurs de son mari. Une demi-heure plus tard, Ahmed l'a rejointe en compagnie de son complice, Mohamed. Et c'était l'occasion pour les limiers de les arrêter. Au domicile des malfrats, les enquêteurs ont découvert uniquement le fkih, alors que les deux complices ont pris la fuite. Ils sont activement recherchés. Selon les aveux des deux mis en cause, la bande a commis d'autres opérations similaires à Marrakech et Casablanca.