La cupidité d'Abdellah est telle qu'il décide de cambrioler le bazar de son oncle paternel à Fès. Pour exécuter son plan, il engage un ami qui l'avait aidé à dilapider son héritage. Mohamed, 39 ans, n'était jamais dans le besoin puisqu'il a hérité d'une importante somme d'argent et de biens immobiliers après la mort de son père. Chômeur, il passait son temps à dilapider son argent. Durant cette époque, il avait une cour d'amis qui ne le quittait jamais. Et tout ce beau monde passait son temps à bavarder, dîner dans des restaurants chics et se payer du bon temps. Au fil des jours, Mohamed s'est retrouvé sans le sou. Il ne lui reste, depuis, que les souvenirs des années passées dans l'aisance, sans le moindre problème pécuniaire. Ceux qui l'accompagnaient se sont volatilisés comme s'ils n'avaient jamais existé. Ils lui ont tous tourné le dos, sauf Abdellah, 36 ans, son seul ami reconnaissant. Il ne l'a jamais rejeté pour la simple raison que ce n'est pas l'argent qui les a réunis. Ils n'ont pas cessé de se rencontrer, d'abord de temps en temps, puis presque quotidiennement. Leurs rencontres s'effectuaient dans le bazar de l'oncle maternel d'Abdellah. Ce dernier veillait sur le local depuis que son oncle a commencé à s'occuper d'autres affaires. Car le bazar ne rapportait plus de bénéfices importants. Et pourtant, Abdellah a continué à y travailler avec deux autres employés. Dès qu'il se réveillait, Mohamed se rendait aussitôt chez le seul ami qui lui restait, Abdellah. Il passait son temps à converser avec lui, à fumer des cigarettes et à siroter des verres de thé. Un jour, Abdellah est comme frappé par la foudre quand il remarque que son patron vient de déposer une importante somme d'argent dans le coffre fort du bazar. Il invite Mohamed à aller dans un café. Ce dernier est intrigué par cette invitation. Car ils sont habitués à siroter du thé à l'intérieur du bazar. Pourquoi cette fois-ci au café ? Une fois dans le café, ils restent silencieux pendant plusieurs minutes, comme s'ils cherchaient leurs mots. Et Abdellah de prendre l'initiative. «Je pense cambrioler le bazar», surprend-il son ami Mohamed. Celui-ci est resté bouche-bée avant de l'interroger : «Quel bazar ?». Mohamed est frappé de stupeur quand il a entendu la réponse : «celui de mon oncle». Abdellah lui explique qu'il a remarqué son patron en train de mettre une importante somme d'argent dans un petit coffre-fort au bazar. Et il tente de le convaincre de le cambrioler. Après quelques minutes de conversation, Ahmed accepte de passer à l'acte. Abdellah lui donne les clés pour qu'il puisse venir la nuit cambrioler le bazar. Seulement son plan a échoué. Après avoir remarqué le passage d'un homme sur les lieux, il a pris la poudre d'escampette. Et, le lendemain matin, il rencontre Abdellah et lui explique avoir eu peur de mettre la puce à l'oreille à un passant. Abdellah l'a encouragé au point qu'il a décidé de recommencer une nouvelle fois. Il est arrivé, le lendemain, sur les lieux, il a ouvert la porte du bazar et s'est introduit sans attirer l'attention de personne. Les minutes passent comme des journées. Il tente d'ouvrir le coffre-fort. Un laps de temps plus tard, l'attention du veilleur de nuit est attirée par une lumière à l'intérieur du bazar. Il frappe à la porte. Aucune réponse. Aussitôt, il s'éloigne de quelques mètres pour guetter la sortie de quelqu'un. Ahmed ouvre la porte, il détourne la tête et tente de filer. Le veilleur de nuit tente de l'attraper. Mais Mohamed prend ses jambes à son cou, suivi par le veilleur de nuit. Après une course-poursuite, le veilleur de nuit finit par l'arrête; il alerte la police. Une fois devant les enquêteurs, Mohamed révèle qu'il a été engagé par Abdellah. Ce dernier est également arrêté et traduit en compagnie d'Ahmed devant la chambre criminelle près la cour d'appel de Fès. Il sont tous deux poursuivis pour constitution d'une bande de malfaiteurs et tentative de vol qualifié.