Intervenant pour sauver sa maîtresse, Hamid a donné à Hafid un seul coup de poing…mortel. Armé d'un bâton, ce veilleur de nuit ne fermait jamais les yeux. Il faisait de temps en temps sa ronde routinière dans les quatre coins du quartier Coluche, à Oujda pour s'assurer que l'endroit était tranquille et qu'aucun voyou ne s'y trouve. Seulement, il a entendu, cette nuit du samedi 8 janvier, des gémissements d'un être humain qui provenaient d'un endroit, non loin du siège de la municipalité Sidi Driss El Qadi. Le veilleur de nuit s'est dirigé vers le lieu d'où provenaient les lamentations. Tout d'un coup, en pleine obscurité, il a remarqué le corps d'un individu, étendu par terre. Le veilleur de nuit a composé le 15. Les éléments de la protection civile sont arrivés. L'individu a été évacué vers les urgences de l'hôpital Al Farabi. Il présentait une grave blessure au niveau de la partie arrière de sa tête. Les médecins n'ont épargné aucun effort pour sauver sa vie. Mais en vain. L'hémorragie cérébrale interne était plus forte que leurs efforts. Bref, il a rendu l'âme. La police judiciaire a été alertée. Les enquêteurs ont débarqué à l'hôpital. Ils ont fait leur constat d'usage et ont découvert, dans les poches de l'individu, sa carte d'identité nationale. Il se prénommait Hafid. Il était âgé de trente-deux ans. Suite à l'adresse consignée sur la CIN, les limiers ont rencontré sa famille. Celle-ci leur affirmé que son ami, Mustapha, qui était en sa compagnie, l'a informée que Hafid est alité à l'hôpital. Les enquêteurs se sont rendus chez Mustapha. Ils l'ont arrêté. Il a nié être le meurtrier de son ami. «C'était un jeune homme qui était à bord d'une R 18 qui l'a tué», a-t-il précisé aux enquêteurs tout en leur révélant son signalement. Les enquêteurs ont conduit Mustapha à la scène du crime. Ils ont effectué un ratissage des lieux. Soudain, Mustapha a remarqué la R 18 qui était garée dans un parking situé au quartier Coluche, non loin de la scène du crime. A qui appartient la voiture ? A Hamid, son ami qui l'a violenté. Le gardien du parking a indiqué aux enquêteurs le domicile de Hamid. A l'aube, une descente policière a été effectuée à son domicile. Hamid a été arrêté en compagnie de sa maîtresse, Jamila. Etait-il le meurtrier ? Facilement, Hamid est passé à table. Il est bel et bien le meurtrier. «Mais, je n'avais pas l'intention de le tuer…Je lui ai juste donné un coup de poing», a-t-il précisé. Mais dans quelles circonstances il l'a rencontré ? Et pour quel mobile il lui a donné ce coup de poing mortel ? De coutume, Hamid, un contrebandier âgé de trente-cinq ans, passait la nuit du samedi au dimanche, en compagnie de sa maîtresse, Jamila, âgée de vingt-huit ans, domestique de son état, dans une chambre qu'il avait louée depuis quelques mois. Après avoir picolé, cette nuit du samedi 8 janvier, il a décidé de faire un tour en compagnie de sa maîtresse à bord de sa voiture. Ils sont arrivés juste à côté de la municipalité Sidi Driss El Qadi. Hamid est descendu de la voiture et s'est éloigné de quelques mètres. Il urinait quand il a entendu les cris de Jamila. Il est retourné vers la voiture pour savoir ce qui se passait. Il a remarqué deux jeunes soûlards qui l'obligeaient à descendre. Mais elle résistait. Rapidement, Hamid est intervenu, a saisi Hafid, l'a éloigné de la voiture et lui a donné un seul coup de poing… mortel.