Il est SDF, âgé de 23 ans, ne consomme ni de boissons alcoolisées ni de drogue, accomplit régulièrement les cinq prières, mais il a braqué deux agences bancaires à Casablanca. C'était dans la nuit du dimanche 17 au lundi 18 février, les éléments de la police judiciaire de Mers Sultan-El Fida, à Casablanca, effectuaient une ronde routinière. Vers 3 h du matin, ils empruntaient la rue Rome donnant sur la rue Abdesslam Al Khattabi. Au carrefour de ces deux rues, se situe une agence bancaire d'Attijariwafa bank. Ils descendent du fourgon et s'avancent vers la porte de l'agence bancaire. Elle est défoncée ! Y'avait-il quelqu'un à l'intérieur ? Certainement oui. Ils ont aperçu la flamme d'un briquet qui se déplaçait dans l'obscurité. Rapidement, ils ont poussé la porte qui s'est ouverte facilement, ils sont rentrés et ont bel et bien arrêté un jeune braqueur. Il s'agit de Taleb. E. M, né en 1985 à Agadir, célibataire et sans profession. Quittant l'école sans terminer ses études primaires, il a rejoint son oncle demeurant au quartier Aïn Chok, à Casablanca. Il a travaillé durant six mois dans un café, puis gardien d'une villa. Après quoi, il s'est livré au vagabondage. Bref, il est SDF depuis 13 ans, sans être mouillé dans la moindre affaire délictuelle ou criminelle. Devant les enquêteurs, il a affirmé n'avoir jamais perpétré un vol simple ou qualifié et qu'il gagnait son pain en se débrouillant dans le marché de vente de légumes en gros ou au quartier Lakriâ. Mais, il y a un mois que l'idée de braquer une ou plusieurs banques a commencé à lui hanter l'esprit. Pourquoi ? Il ne voulait plus rester pauvre et gagner sa vie de misère en collectant des sous. C'est alors qu'il décide de passer à l'acte la nuit du samedi 26 janvier. Armé d'un bâton et d'une grosse pierre, il s'est planté devant la porte de l'agence de la Banque populaire situé dans un coin de Derb Ghallef donnant sur le boulevard Bir Inzaran. Sans être remarqué par le veilleur de nuit, il est arrivé à défoncer la porte principale et s'y infiltrer. Pour cette première fois, il est arrivé à mettre la main sur une enveloppe renfermant une somme de 2700 DH, trois téléphones cellulaires et un appareil photo. Une plainte a été déposée, à ce propos, auprès de la police préfectorale de Casablanca. Une enquête a été diligentée. Mais, elle est restée sans résultat. Il fallait attendre cette nuit du dimanche au lundi lors de sa deuxième opération, pour le mettre hors d'état de nuire. Taleb a été conduit, hier, vers midi, à l'agence bancaire où il a commis son deuxième braquage pour effectuer la reconstitution de crime. Mais la police tente de chercher s'il n'avait pas de relation avec un groupe de Salafiya Jihadia, surtout qu'il n'était jamais ni ivrogne ni drogué, qu'il entretenait une relation amicale avec un boucher barbu, vêtu toujours en afghan et qu'il pratiquait régulièrement les cinq prières.