Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération qualifie l'agression de cinq Marocains au poste de Béni-Nsar par la police espagnole d'agissement inadmissible que rien ne saurait justifier de quelque manière que ce soit. Le Maroc dénonce vigoureusement les actes de maltraitance et de violence physique de la police espagnole contre cinq citoyens marocains. C'est ce qu'a indiqué, vendredi 16 juillet, un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, cité par la MAP. Il s'agit, selon le département de Taïeb Fassi Fihri, de cinq Marocains résidant en Belgique, agressés le même jour par la police espagnole, lors de leur passage en voiture à la ville occupée de Mellilia au poste de Béni Nsar à Nador. Le communiqué du ministère souligne que les cinq citoyens marocains ont été refoulés vers Nador à la suite de coups et blessures subis. Ils ont dû, selon la même source, être admis en urgence à l'hôpital de cette ville pour examens et soins médicaux. D'après le communiqué, c'est la possession par les cinq Marocains d'un drapeau national qui a suscité l'intervention musclée des agents de la police espagnole. «De tels dépassements graves et contraires à toutes les règles de déontologie et d'éthique ont eu lieu lorsque des membres de la police espagnole ont constaté que lesdits citoyens marocains avaient dans leur propre voiture un drapeau national marocain», précise le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération. Le communiqué ajoute que le gouvernement de SM le Roi Mohammed VI proteste énergiquement contre cet agissement inadmissible que rien ne saurait justifier de quelque manière que ce soit. «les citoyens marocains ayant le droit absolu de détenir le drapeau national là où ils se trouvent, et de le transporter vers leur lieu de résidence, la Belgique dans ce cas précis», indique le département de Taïeb Fassi Fihri. L'agression des jeunes citoyens marocains a suscité l'indignation des organisations de défense des droits de l'Homme. «La tension sociale et économique actuelle prend des proportions inquiétantes. Ces personnes maltraitées et agressées par la police doivent porter plainte au niveau des instances judiciaires espagnoles et même au niveau de la Cour européenne des droits de l'Homme car il s'agit d'une atteinte à l'intégrité physique de ces personnes quelles que soient les causes de ce qui a suscité la réaction musclée des policiers», précise Amina Bouayach, présidente de l'Organisation marocaine des droits de l'Homme (OMDH), dans une déclaration à ALM. «Nous avons enregistré récemment une recrudescence des atteintes aux droits de l'Homme par les autorités espagnoles à l'égard des Marocains résidents à l'étranger lors de l'opération de transit. Le Maroc est interpellé dans ce cadre. Le Royaume est appelé, ainsi, à assurer un accompagnement de ses ressortissants et faire dans le cadre dans ce cas une demande d'information aux autorités espagnoles», ajoute-t-elle. Pour sa part, Me Lhbib Hajji, coordinateur national du Comité national pour la libération de Sebta et Mellilia, joint par ALM, affirme que le comportement des agents de police espagnols nuit à la réputation de l'Espagne. «La violence physique subie par les cinq Marocains est un acte condamnable sur tous les plans. Il ne s'agit pas d'un comportement digne d'un Etat qui prétend être un Etat qui veille au respect rigoureux des droits de l'Homme. L'Espagne doit réagir incessamment en affirmant qu'il s'agit d'un comportement de personnes et non pas de l'Etat», précise Me Hajji ajoutant que «ces jeunes fiers de leur patriotisme ont pleinement le droit de transporter le drapeau national». Le comité national pour la libération de Sebta et Mellilia allait organiser, selon Me Hajji, une marche de protestation, dimanche après-midi, à Tétouan, contre les agissements des agents de la police espagnole.