Le gouvernement marocain a demandé des explications à son homologue espagnol suite l'arrestation du parlementaire Yahya Yahya. Le gouvernement marocain a informé par voie diplomatique les autorités espagnoles de sa forte préoccupation suite à l'arrestation de Yahya Yahya, membre de la deuxième Chambre du Parlement marocain, et a demandé des explications. C'est ce qu'annonce un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération rendu public samedi 28 juin. «Il s'agit là d'un acte singulier qui suscite au Maroc légitimes interrogations et fort étonnement compte tenu du statut parlementaire de l'intéressé», précise le communiqué. Rappelons que M. Yahya avait été arrêté jeudi dernier par la police espagnole juste au moment où il franchissait le poste-frontière de Béni Nsar séparant la ville occupée de Mellilia du Maroc. La police qui l'a interpellé a annoncé qu'elle le faisait conformément à un mandat d'arrêt émis par le juge espagnol en charge d'une affaire où le conseiller marocain est poursuivi pour trouble à l'ordre public entre autres charges. En fait, M. Yahya a été poursuivi en justice pour avoir organisé une manifestation à Mellilia contre la visite, en novembre 2007, des Rois d'Espagne à l'enclave occupée. Une visite qui avait suscité l'indignation de l'ensemble de la société marocaine. Yahya Yahya, député marocain, mais ayant aussi la nationalité espagnole a toujours milité pour la marocanité des deux présides occupés de Sebta et Mellilia. Ce qui ne l'empêche pas d'être le président du groupe d'amitié maroco-espagnole. Après son arrestation jeudi, le parlementaire marocain a été déféré devant le juge d'instruction qui a ordonné sa mise en garde à vue ce qui a suscité beaucoup d'indignation tant au Maroc qu'en Espagne vu que la détention provisoire est rarement appliquée dans des cas de délits mineurs et encore moins dans des cas où l'accusé est une personnalité connue et ayant un statut particulier. La décision de la justice espagnole est de nature à compromettre davantage tous les efforts déployés de part et d'autre pour que les relations entre le Maroc et l'Espagne reprennent le processus de normalisation qui avait démarré au lendemain de l'élection de José Luis Rodriguez Zapatero en mars 2004 et qui s'était enlisé en novembre 2007 avec la visite des Rois d'Espagne aux deux villes occupées de Sebta et Mellilia.