Le Professeur Chafik Chraïbi estime que la fellation est la pratique sexuelle la plus répandue au Maroc. ALM : La sodomie, la fellation et le cunnilingus sont-ils de plus en plus pratiqués dans notre société ? Pr Chafik Chraïbi : La sodomie est pratiquée par un grand nombre de couples. Bon nombre de mes patientes avouent avoir été sodomisées par leur mari. Cette pratique sexuelle s'est répandue depuis quelques années. Pour ce qui est de la fellation, je peux vous dire que 80% des couples marocains la pratiquent. Ce qui est loin d'être le cas pour le cunnilingus qui est beaucoup moins pratiqué. Ce constat s'explique par le simple fait que nous vivons dans une société matchiste. Pourquoi la sodomie constitue-t-elle une pratique dangereuse? La sodomie comporte plusieurs risques. Il faut tout d'abord relever le risque de lésion et de déchirure de l'anus. Contrairement au vagin qui est «large» dans la mesure où il a la faculté de s'ouvrir» pour accueillir le pénis, le sphincter anal est serré. J'ai reçu plusieurs patientes qui présentaient des déchirures anales à cause d'une pénétration brutale. Parmi les autres dangers figurent le risque de transmission des maladies sexuellement transmissibles (MST). Il faut aussi relever le cancer de l'anus. L'homme peut transmettre le virus du papillome humain (HPV) par voie anale. Le HPV désigne en fait un groupe de plusieurs types de virus. Ces derniers sont responsables de verrues qui peuvent siéger sur les organes génitaux externes (pubis, pénis, testicules), à l'entrée du vagin et de l'anus, sur l'urètre et le col utérin. La fellation et le cunnilungus comportent-ils des risques ? Il est possible de contracter le VIH par fellation. Le danger augmente s'il y a éjaculation dans la bouche et lorsqu'il y a du liquide séminal (qui apparaît pendant l'excitation), même s'il est moins contaminant. Le risque provient de micro-lésions dans la bouche qui constituent des portes d'entrée pour le virus. Le préservatif permet de réduire les risques.