Abdelbari Zemzmi a été plusieurs fois à la Une de la presse nationale. Le célèbre prédicateur national a été très médiatisé durant l'année 2009. Les fatwas «Zemzmienne», sous les feux de la rampe, ont créé autour d'elles une myriade de commentaires, débats et controverses. La presse nationale et arabe n'a pas cessé d'interpeller Abdelbari Zemzmi au cours de l'année 2009. À l'instar du cheikh de l'Azhar, Mohamed Sayed Tantaoui et le mufti d'Arabie Saoudite, Abdelaziz Al-Sheïkh, Zemzmi est désormais une icône emblématique d'El Ijtihad. En 2009, l'homme a été sollicité à plusieurs reprises par les médias afin d'émettre son point de vue sur différentes problématiques. En société, politique, sport et même en culture, M. Zemzmi a toujours eu son mot à dire. Des opinions franches et déterminées qui mettent en relief la forte posture de cette personnalité marocaine. Les sorties médiatiques de ce parlementaire du Parti de la renaissance et de la vertu n'échappaient pas à la critique. À commencer par sa compassion avec les footballeurs marocains qui a fait couler beaucoup d'encres durant le mois de Ramadan. M. Zemzmi a confié à la presse qu'«il est préférable pour les joueurs marocains en déplacement au Togo de rompre leur jeûne le jour du match». Pourquoi ? : «Le football est désormais un métier avec lequel les joueurs gagnent leur vie. Imaginez un joueur qui fournit un effort considérable lors du match et qui jeûne, tout en étant en voyage. Cela aura, inévitablement, un effet néfaste sur le résultat de la rencontre. Je pense que les joueurs qui refusent la rupture du jeûne feraient mieux de rester au Maroc», avait déclaré Zemzmi sur les colonnes d'ALM. Soutenant qu'«Allah est clément avec nous et l'Islam est une religion de facilité». Par ailleurs, Abdelbari Zemzmi a adopté une position résolue concernant la recommandation de l'OMS afin d'interdire le pèlerinage aux personnes âgées et aux enfants. Et ce, suite à l'apparition de la pandémie de la grippe A/H1N1. Il a estimé dans un entretien accordé en juillet 2009 à ALM que le fait d'éviter le pèlerinage et la Omra serait conforme à la Chariâ. Interrogé sur la question, M. Zemzmi avait souligné que l'interdiction ne devrait pas cibler une catégorie particulière des pèlerins. «Les statistiques faisant état de l'expansion de la pandémie indiquent que les personnes les plus touchées par la grippe sont les jeunes et non les enfants et les personnes âgées. Cette grippe ne fait pas de distinction selon l'âge», a t-il noté. M. Zemzmi ne s'est pas limité à donner son avis, il est même allé jusqu'à critiquer les ouléma de l'Arabie Saoudite. «Les ouléma de l'Arabie Saoudite n'ont pas de position indépendante. Leurs «fatwas» correspondent généralement à la politique prescrite par le gouvernement (…) Le mufti de l'Arabie Saoudite a émis un avis franchement ridicule à propos de la pandémie. Il a prétendu que l'expansion de la maladie, qui a fait des centaines de morts, serait manipulée par les campagnes des médicaments afin de doper leurs ventes. Quelqu'un de sage ne serait tenir de tels propos», a-t-il affirmé. En culture, Abdelbari Zemzmi a été à la tête des personnes qui ont réservé un accueil pas du tout chaleureux à la production de Aziz Salmi «Amour Voilées», avant même de le voir. M. Zemzmi a appelé à la suppression de tout ce qui, dans ce film, contribue à la déformation de l'image de la femme voilée. Et pour cause, le film comportait des scènes à connotation sexuelles dont la principale protagoniste est une fille voilée. M. Zemzmi, qui incitait le réalisateur du film à plus de pudeur, est le fkih le plus connu au monde arabe. Il l'est devenu davantage en prônant certaines pratiques sexuelles jugées «excentriques». A coups de fatwas «spéciales vie sexuelle», Zemzmi s'est trouvé au cœur du débat. L'héritier d'une grande famille d'oulama a rendu licite la masturbation, l'usage des gadgets sexuels et l'utilisation de l'hymen artificiel. Il a même recommandé dans une fatwa adressée aux couples mariés d'imiter les acteurs des films pornographiques ainsi que de pratiquer l'acte sexuel même en période de menstruation en utilisant le préservatif. M. Zemzmi a également appelé les hommes célibataires à dépasser leurs frustrations et s'épanouir sexuellement sur des poupées conçues spécialement pour cette raison-là. Le répertoire des fatwas de Abdelbari Zemzmi est assez garni. Mais, parmi les fatwas les plus médiatisées il y a l'autorisation des boissons alcoolisées pour les femmes enceintes (Voir encadré). «Délires», «Fatwa» ou «Fitna», les avis des uns et des autres divergent. Mais, tous restent unanime en disant que Abdelbari Zemzmi est l'une des stars de la polémique en 2009.