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Éditorial : L'offre politique du PDI
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 11 - 08 - 2004

Après une éclipse de quatre années environ, voilà Abdelbari Zemzmi de retour avec des déclarations à la presse. Il était interdit de prêche depuis 2001 en raison de ses propos jugés désobligeants envers Mehdi Ben Barka. Abderrahman Youssoufi, alors Premier ministre, n'a pas apprécié ce que l'USFP entière a qualifié d'insulte inadmissible à la mémoire d'une de leurs grandes figures. Il fallait donc réagir et punir ce tribun islamiste qui n'en continuait pas moins d'animer des cercles de la Daâwa et à donner des conférences.
Après une éclipse de quatre années environ, voilà Abdelbari Zemzmi de retour avec des déclarations à la presse. Il était interdit de prêche depuis 2001 en raison de ses propos jugés désobligeants envers Mehdi Ben Barka. Abderrahman Youssoufi, alors Premier ministre, n'a pas apprécié ce que l'USFP entière a qualifié d'insulte inadmissible à la mémoire d'une de leurs grandes figures. Il fallait donc réagir et punir ce tribun islamiste qui n'en continuait pas moins d'animer des cercles de la Daâwa et à donner des conférences.
Autre temps, autres considérations. Tout porte à croire que le nouveau Zemzmi est arrivé avec une feuille de route bien précise. Les dirigeants du PDI, un parti historique en perte de vitesse depuis des lustres sans assise parlementaire ni communale, lui ont proposé de prendre la tête du parti qu'ils entendent transformer en formation islamiste dans l'espoir de retrouver un droit de cité dans le paysage politique national.
Rien que ça. Offre que l'intéressé dit avoir déclinée. Tout en confirmant assister aux réunions du PDI dont il applaudit le projet de mue en question, il met un point d'honneur à tirer à boulets rouges sur le PJD qu'il trouve un peu trop banal à son goût.
Si Abdelbari Zemzmi est déçu par les chemins empruntés par le parti dirigé par Saâd Eddine Al Othmani, il ne lui resterait plus qu'à prouver sa capacité à pratiquer autrement l'islamisme politique.
Pour cela rien de tel que de créer un parti qui rivaliserait avec celui de Ahmed Raïssouni et de Mustapha Ramid. Mais pourquoi en créer de nouveaux alors qu'ils sont déjà disponibles à volonté et certains à l'image du PDI sont même à prendre ? L'avantage de cette dernière enseigne c'est qu'elle est forte d'une légitimité historique incontestable mais que ses héritiers actuels n'ont pas su mettre à contribution pour faire du parti fondé dans les années 40 par Mohamed Belhassan Al Ouazzani une structure politiquement viable.
De la même manière que le MPDC de Abdelkrim Al Khatib a hébergé en 1997 sur demande des autorités les amis de Abdelilah Benkirane avant de prendre l'appellation du PJD, le PDI peut à son tour accueillir en son sein les adeptes de Abdelbari Zemzmi. Cette nouvelle formation, avec la bénédiction des pouvoirs publics, serait le pendant du PJD qui, aux yeux de ces derniers, s'est gravement fourvoyé. En somme, le PDI nouvelle formule cultiverait un islamisme modéré et correct que le PJD a troqué en cours de route contre des pulsions extrémistes. Dans cette configuration, Abdelbari Zemzmi a d'autant plus sa place qu'il a quelques comptes à régler avec les pontes du PJD notamment Ahmed Raïssouni, le patron du MUR qu'il ne porte pas vraiment dans son cœur. L'un cultive l'image d'un prédicateur populaire et un brin populiste, tandis que l'autre s'est installé dans la posture d'un moralisateur à l'orientale. Les deux hommes, adversaires, se détestent cordialement. Il est de temps de les mettre en compétition.


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