Emboîtant le pas au récent processus de paix en RDC, le président Joseph Kabila a rencontré à Blantyre les dirigeants des deux principaux mouvements de rébellion congolais. Lundi, des sources gouvernementales malawites, pays où se déroule actuellement le sommet de la Communauté de Développement d'Afrique australe (SADC), ont confirmé une rencontre historique entre le dirigeant de la République démocratique du Congo (RDC) et les deux principaux mouvements rebelles du pays. Joseph Kabila s'est ainsi entretenu avec Jean-Pierre Bemba, du Front pour la Libération du Congo (FLC), et Adolphe Onusumba, du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), dimanche soir, dans le cadre d'une réunion de l'organe de sécurité et de défense de la communauté réunie. Ce nouveau pas vers une résolution de la question congolaise a toutefois été assombri par le refus d'un des principaux acteurs étrangers dans le conflit en RDC, le président rwandais Paul kagamé, de se rendre à Blantyre. M. Kagamé avait été invité au même titre que le président ougandais Yoweri Museveni à participer à ce sommet, bien qu'ils ne fassent pas partie de la SADC, puisque l'un des thèmes défendus lors de cette rencontre était justement la tension dans la région des Grands Lacs. Le Rwanda et l'Ouganda soutiennent en effet militairement la rébellion, tandis que le régime de Kinshasa est épaulé par des troupes du Zimbabwe et de l'Angola. Cette entrevue s'est aussi imposée par l'urgence de la situation avec de nouvelles violences ce même jour, sur le terrain. Le Rassemblement Congolais pour la Démocratie - National (RCD-National), une petite faction rebelle non représentée à Blantyre, a ainsi assuré qu'il avait pris le contrôle de deux nouvelles villes dans le Nord-Est de la République Démocratique du Congo, mettant en fuite sans combats un autre petit groupe rebelle rival.