Le secrétaire général-adjoint du PJD, Abdellah Baha, estime qu'il faut une réforme globale de la situation politique. ALM : Pensez-vous qu'il est temps de remanier le gouvernement? Abdellah Baha : Je pense que la question du remaniement de la majorité n'est qu'une question partielle et relative. Le problème ne réside pas à ce stade. Il suffit de revenir au point de départ du gouvernement pour constater que la majorité sur laquelle il s'est basé était en réalité une minorité politique. Ce gouvernement jouit actuellement d'une majorité numérique. C'est la situation politique en général qui a besoin d'une révision et d'une réforme générale et globale, alors qu'un éventuel remaniement ou même un changement du gouvernement n'est que question partielle. Quel sera l'impact d'un éventuel remaniement? Il n' y aura aucun impact. Un remaniement gouvernemental n'aura pas une grande signification politique. Il est temps pour nos acteurs politiques de se poser la question de savoir si on veut continuer de faire du bricolage ou bien rompre avec cette pratique pour faire de la vraie politique. Lors d'une réunion précédente avec le ministre de l'Intérieur, je lui avais dit que les partis politiques accréditent des fraudeurs des élections. Ces derniers achètent les voix des électeurs. Les électeurs à leur tour vendent leurs voix. L'autorité encourage cette pratique ou ferme les yeux. Ainsi, je me suis demandé d'où pourra provenir la réforme. Les observateurs affirment que les frontières entre la majorité et l'opposition ne sont plus clairement définies. Qu'elle analyse en faites-vous? Cela rentre dans le cadre de l'absurdité et de l'amalgame. Il est vrai que nous n'avons plus de repères pour savoir qui est dans l'opposition et qui est dans la majorité. L'exemple de ce constat est l'élection du président de la Chambre des conseillers. Nous avons affirmé que le fait de voir la majorité soutenir l'opposition est anormal.