Le journal espagnol «Publico» a indiqué, mardi 1er septembre, que les ouvrières agricoles marocaines ne seront pas embauchées pour la prochaine campagne agricole de la fraise à Huelva. L'Anapec affirme que rien n'est officiel. La crise économique en Espagne touche fortement la main-d'œuvre marocaine. Le journal espagnol «Publico» a indiqué, mardi 1er septembre, que les ouvrières agricoles marocaines ne seront pas recrutées pour la prochaine campagne agricole de la fraise à Huelva. Face à une conjoncture économique défavorable, le journal précise que la priorité sera donnée aux Espagnols au chômage dans le secteur agricole et aux travailleurs en provenance des pays de l'Est. «Pour la prochaine campagne, qui débutera en octobre prochain avec la plantation de 5.700 hectares de fraise et de framboise, les propriétaires et les autorités veulent que les 11.000 ouvriers nécessaires proviennent des pays de l'Est membres de l'Union européenne et, singulièrement, des chômeurs du secteur agricole de la province, dont le nombre atteint les 21.000 personnes en raison de la crise», affirme le journal. Contacté par ALM, Hafid Kamal, directeur général de l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC) affirme que «rien n'est officiel. Pour l'instant, nous n'avons rien reçu de la part des autorités espagnoles». Quant au nombre d'ouvrières agricoles marocaines concerné par cette opération, aucun chiffre n'a été avancé. «Il est encore prématuré pour se prononcer à ce sujet. Tout dépend des déficits en main-d'œuvre. L'année dernière, les ouvrières marocaines ont représenté 90% des contrats à l'origine», souligne M. Kamal. Si une telle situation venait à se produire, M. Kamal reconnaît que cela serait un coup dur pour des milliers d'ouvrières agricoles marocaines qui avaient l'habitude de se rendre en Espagne pour subvenir aux besoins de leurs familles. Par ailleurs, le journal espagnol précise qu'entre 2005 et 2008, pas moins de 28.000 ouvrières marocaines ont participé à la campagne de la fraise qui se divise en deux phases : celle de la plantation entre octobre et décembre et celle de la cueillette entre février et mai. Selon la même source, sur la base d'un accord en 2009, ces dernières percevaient 39,37 euros par jour soit huit fois plus que le salaire minimum agricole au Maroc, qui est d'environ 41 dirhams par jour. Lundi, la déléguée de l'Emploi de la communauté autonome d'Andalousie à Huelva, Maria José Garcia Prats, a déclaré que les autorités voulaient embaucher au maximum les travailleurs locaux. Et pourtant, il a été fait appel aux ouvriers des pays de l'Est. La déléguée avait ainsi déclaré que 5.500 ouvriers espagnols et étrangers résidant en Espagne ont été recrutés par les propriétaires et les coopératives de fraise. 3 000 autres ouvriers proviendront des pays de l'Est membres de l'UE. Le reste, soit 2 500 ouvriers pour compléter les 11 000 ouvriers nécessaires à la campagne seront recrutés parmi les chômeurs locaux. Selon la même source, les contingents définitifs pour la campagne seront annoncé le 14 septembre. Pour rappel, l'Anapec avait piloté l'année dernière, en collaboration avec le partenaire espagnol Aeneas de Cartaya, cette opération de placement de près de 12.000 ouvrières agricoles dans la province de Huelva en Espagne pour des contrats à durée déterminée. Bénéficiant d'un contrat de 3 mois, ces ouvrières ont pour tâche de ramasser les fraises dans les immenses champs dans la province de Huelva qui est connue pour être le deuxième producteur mondial de fraises après les Etats-Unis. L'Anapec ambitionne de recruter pour l'Espagne 20.000 ouvrières agricoles par an d'ici 2010.