Il n'y a aucune rupture de contrats conclus entre le Maroc et les employeurs espagnols du secteur agricole. L'Anapec prévoit une baisse de 10 à 12% des effectifs par rapport aux années précédentes. Les ouvrières agricoles marocaines iront bel et bien en Espagne cette année. «Il n'y a aucun changement. Les Espagnols continuent de solliciter la main-d'œuvre marocaine. Ceci dit, nous prévoyons une baisse de 10 à 12% des effectifs par rapport aux années précédentes. Une situation imputée à la crise économique qui sévit en Espagne. Cette baisse pourrait être importante en cas de conditions aggravantes c'est-à- dire selon les aléas climatiques», affirme une source bien informée de l'ANAPEC. Mercredi, le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle, Jamal Rhmani, a indiqué à la Chambre des représentants qu'il n'a reçu aucune notification officielle relative à une éventuelle rupture de contrats conclus entre le Maroc et l'Association des employeurs espagnols du secteur agricole. M. Rhmani n'a pas manqué de rappeler que 10.684 contrats saisonniers, dont 5.226 concernant des ouvrières ayant travaillé en Espagne durant les saisons précédentes, ont été conclus au 15 septembre dernier. Des statistiques qui confirment le maintien des engagements pris par les associations des employeurs du secteur agricole espagnol. Pour la période de plantation du mûrier et de la fraise qui a lieu du 1er octobre à la mi- novembre, l'Anapec a reçu plusieurs contrats de travail. «800 ouvrières agricoles répétitrices sont concernées par cette opération. A noter que 498 ouvrières se sont déjà rendues en Espagne et le reste va les rejoindre dans les jours qui suivent», précise la même source. Et de poursuivre «Pour la campagne de la récolte de la fraise qui commence à partir de la troisième semaine de février et se poursuit jusqu'au mois de juin, nous espérons atteindre les mêmes statistiques que l'année précédente à savoir 11.000 recrutements». Cela dit, il faudra attendre la fin de la campagne de la plantation pour être fixé sur le nombre d'ouvrières qui se rendront en Espagne. Il est vrai que cette année est assez exceptionnelle avec la crise économique et le chômage qui a atteint son plus haut niveau en Espagne. La plupart des chômeurs espagnols se tournent vers l'agriculture qui constitue un secteur pourvoyeur d'emplois. Mais par rapport aux pays étrangers, le Maroc occupe une place de choix. «Nous continuons à être privilégiés. Cette situation s'explique par la pleine satisfaction des travailleurs espagnols ainsi que par un dispositif bien rodé entre les deux pays qui a fait ses preuves durant les quatre dernières années», relève-t-on du côté de l'Anapec. Rappelons qu'il y a près de deux mois, le journal espagnol «Publico» avait indiqué que les ouvrières agricoles marocaines ne seront pas embauchées pour la prochaine campagne agricole de la fraise à Huelva. Le journal avait précisé que la priorité sera donnée aux Espagnols au chômage dans le secteur agricole et aux travailleurs en provenance des pays de l'Est. Pour sa part, la déléguée de l'Emploi de la communauté autonome d'Andalousie à Huelva, Maria José Garcia Prats, avait déclaré que les autorités voulaient embaucher au maximum les travailleurs locaux. La déléguée avait ainsi déclaré que 5.500 ouvriers espagnols et étrangers résidant en Espagne ont été recrutés par les propriétaires et les coopératives de fraises. 3.000 autres ouvriers proviendront des pays de l'Est membres de l'UE. Le reste, soit 2.500 ouvriers pour compléter les 11.000 ouvriers nécessaires à la campagne seront recrutés parmi les chômeurs locaux.