Mustapha Naimi, professeur universitaire et membre du Corcas, estime que Christopher Ross n'a fait qu'assurer la continuité ALM : Comment évaluez- vous les résultats de la première rencontre informelle de Vienne? Mustapha Naimi : Les résultats ne sont pas surprenants. Il ne fallait pas s'attendre à grand-chose. Le Polisario persiste à vouloir se référer au référendum comme étant la seule solution possible au conflit du Sahara. Se faisant, on peut dire que chaque partie campe sur sa position, ce qui indique une continuation de la situation actuelle. Il est difficile de faire bouger le dossier tant que l'Algérie est le parrain direct qui conditionne les positions du Polisario. Et même si l'Algérie n'était pas présente à Vienne, le Polisario n'était pas en mesure de contredire ses recommandations. La raison d'être du Polisario est le référendum, s'il renonce à cette option, il perd sa raison d'être. En obtenant des parties un rendez-vous pour une autre rencontre informelle, peut-on dire que Christopher Ross a obtenu un gain des discussions de Vienne? La réunion de Vienne n'était ni une réussite ni un échec. Pour l'instant, l'émissaire onusien Christopher Ross a assuré la continuité. On ne peut pas dire qu'il a obtenu un gain parce que sa mission principale était de débloquer la situation, chose qu'il n'a pas réussie. En plus, il n'y a rien de nouveau, les parties en conflit ont toujours déclaré leur disponibilité à respecter la légitimité internationale. M. Ross n'a fait qu'appliquer une méthodologie qu'est la sienne. L'émissaire onusien n'a pas obtenu des parties ni la date ni le lieu du prochain round de rencontres informelles. Qu'en pensez-vous? Je pense qu'il s'agit d'un point plutôt technique qui va s'arranger ultérieurement. Peut-on, à votre avis, s'attendre à une avancée lors de la prochaine rencontre entre les parties? Absolument pas. On ne peut pas s'attendre à grand-chose. Il ne faut surtout pas se faire d' illusions.