Pour Mustapha Naimi, le Polisario tente par tous les moyens, avec la bénédiction de l'Algérie, de faire échouer le processus engagé par le Maroc. ALM : L'ONU indique dans un communiqué que le regain de tension entre le Maroc et le Polisario est une source d'inquiétude pour elle. Comment réagissez- vous à ce communiqué ? Mustapha Naimi : Le Polisario tente par tous les moyens et avec la bénédiction de l'Algérie de faire échouer le processus engagé par le Maroc. Le Polisario est en perte de vitesse. Il est condamné à ne plus changer de position et à rester attaché au référendum. La réalité a prouvé que cette position est dépassée. Le Polisario est sur la défensive et veut mener une offensive et agir de telle sorte à ce que l'opinion publique internationale parle de crise. Ban Ki-moon a exhorté dans le communiqué le Maroc et le Polisario à continuer à coopérer avec Christopher Ross. Pensez-vous que la tenue d'un nouveau round est proche ? Je pense que le prochain round est possible. Mais il y a une volonté de la part de l'Algérie pour repousser la tenue du prochain round de négociations entre le Maroc et le Polisario. Cette volonté peut aller dans le sens de la montée des enchères et vers un blocage qui pourrait compliquer la situation et retarder l'échéance des négociations. Mais dans tous les cas de figure, l'Algérie sait qu'elle a des limites à ne pas dépasser et par conséquent, elle finira par relancer le processus de négociations. Aminatou Haidar demande à pouvoir réembarquer vers Laâyoune, elle qui a renié sa nationalité marocaine. Comment voyez-vous son attitude ? Le Maroc aux yeux des Nations Unies est responsable de la justice, de la sécurité et de l'aménagement du territoire et du développement local. De ce fait, le Maroc agit sur les territoires contestés en Etat souverain. La responsabilité l'engage à ne recevoir que les personnes dont l'identité et la nationalité sont reconnues. Que faut-il faire dans le cas d'une personne sans nationalité? C'est une situation difficile. Je pense que nos frères du Polisario, et quand je parle de frères ce n'est pas du haut commandement qu'il s'agit, doivent faire valoir et faciliter le développement du processus de paix dans le cadre de la légalité internationale.