Les partis politiques ont fermement dénoncé le contenu du récent communiqué de Ban Ki-moon sur le Sahara ainsi que la lettre adressée par ce dernier au président de la chimérique Rasd. Les dirigeants des partis politiques montent au créneau pour rappeler au secrétaire général de l'ONU son devoir de neutralité. Les grandes formations politiques ont fermement dénoncé le contenu du communiqué du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, sur le Sahara ainsi que la lettre adressée par ce dernier au président de la chimérique Rasd. Le secrétaire général de l'ONU avait indiqué, lundi 24 novembre, dans un communiqué, que «l'actuel regain de tension» entre le Maroc et le front Polisario au sujet du Sahara est une source d'inquiétude pour l'ONU. Le communiqué affirme que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, «est préoccupé par la tension croissante entre les parties aux négociations sur l'avenir du Sahara, qui s'est accrue du fait de la détention récente de plusieurs groupes d'activistes sahraouis et de la situation d'Aminatou Haidar», la séparatiste pro-Polisario. Les réactions recueillies par ALM auprès des dirigeants des partis politiques s'accordent sur la dénonciation claire et nette du contenu du communiqué du secrétaire général de l'ONU. Mustapha Mansouri, président du RNI, affirme que «les Nations unies doivent être réservées sur un certain nombre de questions qui ne sont pas du ressort de la Minurso». Mohamed Abied, secrétaire général de l'UC, précise que le comportement de Ban Ki-moon est inadmissible. «Nous sommes étonnés par la démarche de Ban Ki-moon et nous condamnons son comportement. C'est discourtois de sa part», s'insurge M. Abied. Le secrétaire général du MP, Mohand Laenser, indique, pour sa part, que «Ban Ki-moon s'est laissé emporter par les prétentions pro-polisariennes». «Dans son communiqué, le secrétaire général des Nations unies a soulevé des points futiles et sans importance», affirme Mohamed Ansari, membre du bureau exécutif du parti de l'Istiqlal. Le secrétaire général de l'ONU avait, par ailleurs, adressé une lettre au président de la prétendue Rasd. Sur ce point, Saâd-Eddine El Othmani, président du Conseil national du PJD, affirme que «le contenu de cette lettre est méconnu pour l'instant». Selon ce dirigeant du PJD, le Polisario a publié certains extraits de la lettre sur ses sites Internet afin de servir sa propagande. «Je ne comprends pas pourquoi le secrétaire général de l'ONU a envoyé cette lettre au chef du Polisario. La lettre de Ban Ki-moon est un non-sens», affirme Ismaïl Alaoui, secrétaire général du PPS. «C'est plus qu'un crime, c'est une faute», insiste-t-il. Le PAM avait exprimé, mercredi 25 novembre, dans un communiqué, son étonnement quant au contenu de la lettre adressée par le secrétaire général de l'ONU au président de la prétendue Rasd. ------------------------------------------------------------------------ • Mohand Laenser : «Il s'est laissé emporter par les prétentions pro-polisariennes» «Nous sommes vraiment étonnés par le contenu du communiqué de Ban Ki-moon, surtout dans sa deuxième partie. Que le secrétaire général de l'ONU appelle les parties à faire preuve de sérieux et qu'il s'intéresse aux atteintes aux droits de l'Homme de manière globale est normal. C'est son rôle en tant que responsable onusien. Mais lorsqu'il parle d'une tension qui s'intensifie aux provinces du Sud à cause de l'arrestation de certains activistes pro-Polisario ou de l'affaire Aminatou Haidar, il est complètement subjectif. Ban Ki-moon s'est laissé emporter par les prétentions pro-polisariennes. En plus, ce n'est pas équilibré».
• Sâad-Eddine El Othmani : «Il ne faut pas trop gonfler l'affaire» «Ban Ki-moon, n'a pas dit grand-chose dans son communiqué. Il a exprimé juste sa préoccupation par l'augmentation de la tension suite à l'arrestation du groupe de Tamek et la propagande faite autour de la séparatiste Aminatou Haidar. Si on lit bien le communiqué, on constate qu'il n'a pas exprimé son inquiétude à propos de l'arrestation elle-même mais juste des retombées de l'arrestation. Ceci fait une grande différence. Ainsi, Ban Ki-moon n'a pas pris de position. En ce qui concerne la lettre adressée par Ban Ki-moon au président de la prétendue Rasd, il faut dire que le contenu de cette lettre est méconnu pour l'instant. Le Polisario a, par ailleurs, publié certains extraits bien déterminés de la lettre sur ses sites Internet afin de servir sa propagande. Il ne faut donc pas tomber dans le piège du Polisario. Il ne faut pas, non plus, trop gonfler l'affaire». • Mohamed Abied : «Nous condamnons le comportement du SG de l'ONU» «Le rôle d'un secrétaire général de l'ONU est de respecter son devoir de neutralité vis-à-vis d'un membre de l'ONU. Il doit en outre traduire les décisions du Conseil de sécurité, lequel conseil a qualifié la position du Maroc dans le conflit du Sahara de position crédible et sérieuse. Le Maroc a toujours aidé les Nations unies afin de parvenir à une solution au conflit. Le comportement de Ban Ki-moon est inadmissible. Nous sommes étonnés par la démarche de Ban Ki-moon et nous condamnons son comportement. C'est discourtois de sa part. Le rôle de l'ONU est de s'engager dans le règlement des conflits notamment à travers la concertation». • Ismaïl Alaoui : «La lettre du SG de l'ONU est un non-sens» «Je ne comprends pas pourquoi Ban Ki-moon a envoyé cette lettre au chef du Polisario, alors que le Polisario n'est pas membre de l'Organisation des Nations unies. La Rasd est un Etat fictif et le Polisario n'est pas considéré comme un mouvement de libération nationale au sein des Nations unies. Le chef du Polisario prétend représenter un Etat, mais cet Etat n'existe pas et ne fait pas partie des Nations unies. Même si malheureusement il a été intriqué indûment dans l'Union africaine. En plus, il n'est pas reconnu comme mouvement de libération nationale comme j'ai déjà dit, donc la lettre de Ban Ki-moon est un non-sens. Et pour reprendre une phrase de Talleyran, c'est plus qu'un crime c'est une faute». • Mustapha Mansouri : «Les Nations unies doivent rester arbitre» «La réaction du Rassemblement national des indépendants est simple. Nous disons que les Nations unies parrainent normalement un processus de paix dans la région du Sahara. Elles doivent par conséquent être réservées sur un certain nombre de questions qui ne sont pas du ressort de la Minurso. Le Maroc n'a fait qu'exercer sa souveraineté en appliquant ses lois. On ne peut pas forcer une personne d'être marocaine. En rejetant la nationalité marocaine, Aminatou Haidar s'est exclue d'elle-même de la communauté marocaine. La démarche du secrétaire général de l'ONU n'est pas juste. Il ne s'agit pas d'une pratique qui pourrait faciliter la tâche dans la voie de la recherche d'une solution définitive au conflit artificiel créé autour de la marocanité du Sahara. Les Nations unies doivent rester arbitre». • Mohamed Ansari : «Le secrétaire général de l'ONU a soulevé des points futiles» «Ma réaction est celle de tous les Marocains. Dans son communiqué, Ban Ki-moon a soulevé des points futiles et sans importance, et a négligé le plus important, à savoir tout ce que le Maroc a réalisé en matière de développement, l'unanimité de tous les Marocains sur la question du Sahara et la proposition marocaine pour l'autonomie dans les provinces du Sud. Cette proposition qu'un grand nombre de pays ont trouvé intéressante. Aussi, le secrétaire général des Nations unies a négligé la position du Maroc vis-à-vis des séparatistes de l'intérieur».