Pour le maire de Marrakech, Omar Jazouli, les informations relayées par la presse sur d'éventuelles relations homosexuelles est une guerre électorale avant l'heure. ALM : Quel est votre commentaire sur les propos publiés dans la presse écrite arabophone ? Omar Jazouli : C'est vraiment désolant ce que j'ai lu dans la presse marocaine arabophone. Quelques supports de la presse écrite ont été utilisés pour des fins électorales. Une guerre électorale avant l'heure a été déclenchée. Il y a un dénigrement de ma personne, des membres de ma famille et de mon statut professionnel. C'est poignant de publier de tels jugements. J'aurais aimé que le niveau de mes adversaires politiques soit plus professionnel. J'aurai bien aimé que nous discutions sur l'avenir de notre ville de Marrakech, sur nos programmes électoraux, ce qui a été fait et ce qui devrait se faire pour développer notre belle ville. Il y a plusieurs thématiques à poser sur la table, mais j'ai rencontré un niveau très bas de relations politiques. Ce qui a été relaté dans la presse marocaine est incompréhensible pour moi. Je suis connu comme étant un homme intègre et correct et je ne suis pas du tout homosexuel. Comment jugez-vous la personne qui vous a accusé d'homosexuel ? La personne qui a déclaré avoir eu des relations sexuelles avec moi est un malade mental puisque ce monsieur je ne le connais même pas. Des copies du procès-verbal de la police sont entre les mains de presque tous les citoyens de Marrakech. La personne qui a prononcé mon nom dans ce PV, et qui a relaté des faits nuisant à ma réputation et à celle de ma famille, a été poussée et même payée pour nuire à ma réputation. J'ai vu le PV et j'ai constaté que cette personne a fourni trois certificats médicaux émanant d'un psychiatre nommé Hassan Batoum. Il aurait fallu exploiter ces données-là, mais malheureusement le rapport de police n'a pas mentionné le contenu de ces certificats.
Étiez-vous interpellé par la police ou le procureur général du Roi ? Jusqu'à l'heure où je vous parle, je n'ai été ni interpellé par la police, ni convoqué par le procureur général du Roi. Je répondrai cependant présent à leur appel pour essayer de tirer cette affaire au clair. Je sais pertinemment qu'à l'approche des élections, il y a des combats à gérer, mais je suis surpris du niveau absurde qu'ont atteint mes collègues. Toutefois, moi-même, ma femme et mes enfants sont innocents et sont atteints au fond de notre amour-propre et dans notre dignité. J'aurais souhaité que le niveau de mes adversaires politiques soit plus élevé que cela. La presse doit être utilisée pour débattre de l'avenir de la ville à l'horizon de l'année 2030 et de ses problèmes de gestion. En plus, prendre des photos de ma maison où j'y habite depuis plus de 30 ans pour nuire à ma dignité est une attaque claire envers ma personne et ma famille. J'habite avec ma mère, ma femme, mes trois enfants et mes petits-enfants dans la même demeure. En plus de cela, publier l'article avec une photo me montrant avec M. le wali de la région Marrakech-Tensift-Al Haouz et le chef de cercle est irrationnel. Maintenant, quelle sera votre réaction ? Je n'adopterai aucune réaction. Les gens me connaissent assez bien et connaissent ma famille. D'ailleurs, en 2003, une histoire montée de toutes pièces a été sur le point de m'emprisonner, et Dieu merci, j'ai été sauvé. Maintenant, une autre histoire est toute aussi montée, mais d'une autre manière. Certes, je ne serai pas touché par ces propos. Dès lundi prochain, les listes électorales de notre parti seront rendues publiques, pour les cinq arrondissements de la ville de Marrakech. Les alliances politiques vont se faire entre les partis et je suis confiant pour les prochaines communales, malgré ces diffamations que je trouve désolantes. «Haifa», l'homosexuel par qui le scandale est arrivé L'affaire «Haifa» et Omar Jazouli défraye la chronique à Marrakech. Mercredi 13 mai, des quotidiens arabophones publient en Une une information selon laquelle le maire UC de cette ville aurait eu des rapports sexuels avec un jeune homme prostitué et homosexuel. Une passe qui aurait coûté 500 dirhams à M. Jazouli. Portant le nom de la sulfureuse chanteuse libanaise «Haifa», ce jeune homme aurait avoué à la police qu'il entretenait des relations intimes avec de hauts responsables de la ville dont le maire de Marrakech. Cette information relayée par certains organes de la presse aurait été puisée d'un Procès verbal où «Haifa» est passé aux aveux devant la police.