Omar Jazouli, maire UC de Marrakech, dément avoir signé quelque accord que ce soit avec Haïfa. Il affirme que le seul document paraphé par lui à Marseille porte sur une coopération avec cette dernière en matière de formation touristique. Omar Jazouli, maire UC (Union constitutionnelle) de Marrakech, se trouve de nouveau, malgré lui, au centre d'une polémique à propos d'un accord signé le 22 février dernier avec la ville de Marseille. Les détracteurs de M. Jazouli lui reprochent d'avoir signé un accord tripartite avec les maires de Marseille et de Haïfa, Jean-Claude Gaudin et Yona Yahav. Pour eux, l'acte du maire de Marrakech est «inacceptable» au moment où se multiplient les exactions israéliennes contre les Palestiniens. La section marrakchie du PJD monte au créneau pour mener la fronde contre Omar Jazouli et mobiliser notamment pour l'organisation d'un sit-in, ce mardi, devant les locaux du conseil de la ville. Les islamistes de Marrakech ont demandé, à travers un communiqué de leur section, l'«annulation dudit accord et la suspension de toutes les formes de normalisation avec Israël». D'ailleurs, «Attajdid», en "Une" d'hier lundi, cite une déclaration de Khalid Soufiani appelant à une «Intifada» contre le maire de Marrakech. «La condamnation de cet acte ne suffit pas, mais il faut un mouvement collectif de la part de toutes les composantes de la société marocaine à commencer par tous les responsables politiques, syndicalistes et associatifs de la ville qui devront se rebeller contre le président du conseil de la ville et l'amener à annuler l'accord avec les sionistes», précise l'avocat et coordinateur du groupe d'action pour la défense de l'Irak et de la Palestine. Interrogé par ALM, Omar Jazouli réfute les accusations de ses détracteurs et nie avoir signé quelque accord que ce soit avec la mairie de Haïfa. «Le seul document que j'ai signé est un avenant à l'accord que nous avons avec Marseille et qui porte sur la formation de jeunes en matière de tourisme», explique le maire de Marrakech qui ajoute que Tanger est signataire, avec la même ville de Marseille, d'un accord similaire en 2006. «Ils veulent peut-être que j'oblige les gens de Marseille à ne pas coopérer avec Haïfa !», déclare encore Omar Jazouli en allusion à ses détracteurs et rivaux politiques. Le document signé entre Marrakech et Marseille permettra à des jeunes de la ville ocre de bénéficier de sessions de formation en stratégie de développement touristique ou encore pour ce qui est la qualité des services et prestations touristiques. Omar Jazouli, également membre de la Chambre des conseillers, est en même temps président de la commission des villes méditerranéenne. «A ce titre, je suis tenu d'avoir des contacts avec toutes les villes du pourtour méditerranéen, mais il n'a jamais été question d'un accord avec Haïfa», martèle le maire d Marrakech. Marseille et Marrakech sont villes jumelles depuis le 17 mai 2004. Elles ont signé un accord de coopération deux ans auparavant, le 21 mars 2002. Les principaux domaines de coopération entre les deux villes concernent la culture, la jeunesse, l'associatif, le patrimoine, l'artisanat, la gouvernance urbaine, mais aussi la santé, l'environnement et les échanges universitaires. Marrakech est également l'une des villes où les élections promettent bien des empoignades entre les principaux partis politiques qui y animent la scène politique ; à savoir l'Istiqlal, l'USFP, l'UC et le PJD. Ces derniers, entre autres, se disputeront, le 7 septembre 2007, les neufs sièges impartis aux trois circonscriptions de Marrakech. Les "échauffements" démarrent sur les chapeaux de roue.