Le chef du RDC a exhorté le président sortant à se retirer de l'élection présidentielle. Il accuse Bouteflika de se servir des moyens de l'Etat pour se maintenir au pouvoir. L'opposant algérien Saïd Sadi, chef du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), a exhorté samedi, le président sortant Abdelaziz Bouteflika, à se retirer de l'élection présidentielle de jeudi prochain. «Et si vous essayiez d'être lucide en déclarant que vous vous retirez de cette supercherie parce que vous avez compris que le peuple algérien n'a plus peur, qu'il a le droit de choisir librement ses représentants?», écrit Saïd Sadi au président algérien, dans une lettre qu'il a distribuée samedi. Le chef du RCD accuse le président Bouteflika de se servir des moyens de l'Etat pour se maintenir au pouvoir et lance les mots de voyou ou escroc. M. Sadi a répondu lors d'une conférence de presse samedi aux critiques de partis politiques et de la Commission de surveillance de l'élection présidentielle qui lui reprochent d'avoir décidé, jeudi, de hisser un drapeau noir à la place de l'emblème algérien au-dessus du siège national du RCD, en signe de deuil pour la démocratie en Algérie. Le chef du RCD accuse notamment les partisans d'Abdelaziz Bouteflika d'utiliser des symboles de la nation pour les besoins de la campagne. «Fallait-il que vous soyez à ce point paniqué pour abuser des martyrs de l'indépendance que vous réduisez à des gadgets décorant le fond de vos affiches pour vous mettre en valeur?», a-t-il lancé, un brassard noir autour du bras en signe de deuil. Au terme de sa conférence de presse, le président du RCD a annoncé l'organisation par son parti à Alger de trois marches populaires en faveur du boycott du scrutin. Ces défilés ont peu de chance d'avoir lieu, car les manifestations publiques à Alger sont soumises à l'autorisation préalable du ministère de l'Intérieur. Rappelons que pour son troisième mandat présidentiel, le président sortant Abdelaziz Bouteflika veut obtenir un score électoral dont l'ampleur ferait taire les censeurs nationaux et internationaux qui remettent en cause la légitimité populaire et démocratique du scrutin du 9 avril en Algérie. Depuis l'annonce de sa candidature et avant même que la campagne électorale ne soit officiellement déclarée ouverte, il s'est ménagé des opportunités d'aller à la pêche aux électeurs sous la forme de visites de travail et d'inspection dans certaines wilayas du pays.