Saïd Sadi, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition) se dit prêt à un dialogue «constructif» avec le pouvoir. «Saïd Sadi prône le dialogue avec le pouvoir», titre à la Une le quotidien algérien, "La Nouvelle République", paru vendredi 9 février 2007. À l'instar des autres journaux, la publication s'est fait l'écho des propos tenus par le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RDC), à l'issue de la clôture des travaux du troisième congrès de ce parti, actuellement dans l'opposition. Après sa reconduction à la tête du RCD, Saïd Sadi, connu pour ses critiques au vitriol contre l'establishment algérien, a changé le fusil d'épaule et a appelé au dialogue et au consensus. «Nouvelle stratégie politique au RCD», écrit "El Watan" qui estime que «le RCD semble vouloir adopter une nouvelle stratégie politique : la rupture avec le radicalisme d'antan en appelant à un dialogue pluriel». «Dans notre pays, en dépit des apparences, il y a moins de divergences sur le contenu que sur le rythme et la manière. L'opposition a pu être impatiente. Le pouvoir a sans doute été trop lent. Seul un débat sérieux, sincère et responsable peut aider la nation à trouver la juste voie. C'est l'un des messages de ce congrès», a expliqué Saïd Sadi, selon "La Nouvelle République". «Mais un dialogue avec qui ?», s'interroge pour sa part "El Watan" qui écarte toutefois l'idée que le président du RCD accepterait de participer à un gouvernement. «Pour les observateurs de la scène (algérienne), le discours "assagi" de Saïd Sadi n'aurait pas pour objectif d'inviter le pouvoir à la conclusion "d'un armistice"», souligne le journal. «La manière avec laquelle il (Saïd Sadi) a critiqué le régime actuel plaide pour cette lecture», renchérit "El Watan". Saïd Sadi a d'ailleurs lancé en direction des militants de son parti dans son discours de clôture que «le pouvoir doit assumer la responsabilité de son bilan». «On ne peut pas revendiquer en 2007 le pouvoir absolu et refuser d'assumer la moindre responsabilité du bilan de sa propre gestion», a-t-il tranché catégorique. Le chef du RCD fait remarquer également que «quand un ministre est mauvais, on ne le donne pas en pâture, à travers la télévision, tout en le maintenant dans son staff gouvernemental». Dans la même foulée, il a critiqué la charte algérienne pour la paix et la réconciliation : «quand on veut rétablir la paix, on ne pénalise pas la vérité et la justice». El Watan estime, toutefois, que «la démarche prônée ainsi par le RCD se base beaucoup plus sur la participation partisane». Le parti de Saïd Sadi serait-il prêt à tisser des alliances avec des partis de majorité à l'instar de la coalition FFS-FLN ? Probable surtout que M. Sadi a expliqué que son invitation «est ouverte à tous les partis politiques, y compris les islamistes qui croient en l'Etat de droit et les principes de la Constitution».