Les élections législatives en Algérie auront lieu le 30 mai 2002. C'est ce qu'a annoncé lundi en Conseil des ministres le président Abdelaziz Bouteflika. Selon l'agence officielle algérienne APS, la précédente législature élue en 1997 sous la présidence de Liamine Zeroual prendra officiellement fin le 5 juin. Et la loi algérienne stipule que le corps électoral doit être convoqué au moins 90 jours avant le scrutin. L'APS ajoute que Abdelaziz Bouteflika a demandé à l'Exécutif d'engager sans délai les consultations avec les partis politiques et la société civile. Il a chargé personnellement le chef du gouvernement, Ali Benflis, de mettre en place une commission gouvernementale pour coordonner les actions nécessaires à la bonne tenue des élections. L'annonce de cette échéance électorale, très attendue, intervient alors que la situation sécuritaire connaît une amélioration, suite aux nombreuses opérations de ratissage déclenchées par l'armée algérienne dans les régions où les groupes armés sont encore actifs à savoir la Kabylie et certains massifs forestiers de l'ouest algérien. Elle intervient, également, au dixième mois de la crise en Kabylie, opposant la population de cette région à la gendarmerie nationale accusée d'abus de pouvoir. Le bilan officiel est de 60 morts parmi les manifestants, près de 2.000 blessés et d'importants dégâts matériels. Le 20 février, M. Bouteflika avait reçu pour consultations, en prévision des élections, tous les partis politiques représentés à l'Assemblée Populaire Nationale (APN), à l'exception du Front des Forces Socialistes (FFS) qui a décliné l'invitation. Toutes les formations, à l'exception du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et du FFS qui ont réservé leur réponse, ont affirmé qu'elles se présenteraient lors du prochain scrutin. Composée jusque-là de 380 députés, la prochaine assemblée sera formée de 389 sièges. Une évolution due à l'augmentation de la population et au changement de statut d'Alger qui de gouvernorat en 1997 est redevenu wilaya (département) depuis. En 1997, l'Assemblée Populaire Nationale issue des urnes avait consacré le Rassemblement Nationale Démocratique (RND), un parti politique créé un peu plus de deux années auparavant pour soutenir la candidature à la présidence de Liamine Zeroual. Le Front de Libération National (FLN), l'ancien parti unique, s'était hissé à la deuxième place en nombre de sièges suivi du Mouvement pour la Société et la Prospérité (MSP) de Mahfoud Nahnah, ex-Hamas, avec une cinquantaine de sièges. La majorité était détenue par le RND et le FLN. Derrière ces trois partis, on retrouvait, avec 20 siéges chacun, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) de Saïd Sadi et le FFS de Hocine Aït Ahmed, les deux frères ennemis implantés principalement en Kabylie.