Algérie. Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), dont le secrétaire général, Saïd Saâdi, est candidat aux élections présidentielles, a été sommé de quitter son siège mardi. Un événement qui s'ajoute au rejet de trois candidatures par le Conseil constitutionnel. Abdelaziz Bouteflika est décidé à remporter les élections présidentielles algériennes qui se tiendront le 8 avril prochain. Et tous les moyens sont bons par le clan présidentiel afin d'assurer la victoire finale de son candidat. Aux traditionnels reports et annulations de meetings électoraux et rejets de candidatures, dont plusieurs adversaires du président ont été victimes, s'est ajouté en ce début de semaine une mise en demeure remise hier par un huissier de justice à la formation politique le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) dont le premier responsable Saïd Sadi est en lice pour ces élections, a été sommé de quitter hier son siège algérois. « Cette énième attaque du clan présidentiel répond plutôt à la logique de déstabilisation du parti entreprise depuis quelques années pour empêcher la mobilisation des énergies, afin d'affronter dans de meilleures conditions l'ouverture de la campagne électorale », peut-on lire dans un communiqué du parti. Pour les responsables de ce parti béribériste, le hasard n'a rien à voir dans le choix de cette période pour que le couple français, propriétaire de l'immeuble où se trouve le siège du RCD, réclame la restitution de sa propriété. Ils refusent catégoriquement de placer cette sommation judiciaire dans un contexte autre que politique. « C'est un siège qui est attribué au même titre que ceux mis à la disposition des autres partis au début des années 90 par l'ancien chef de l'exécutif, Mouloud Hamrouche », signale le candidat à l'élection présidentielle sur les colonnes du quotidien algérien «Le Matin». Et de préciser : « C'est une attaque orchestrée pour appuyer la cabale et l'acharnement du clan présidentiel, afin d'empêcher le parti d'exprimer son opposition au président-candidat » avant d'ajouter: « Ces actes ignobles ne sont ni l'œuvre d'une mafia parce qu'elle a un code de l'honneur et moins d'un dictateur courageux dans ses prises de position, mais c'est le produit d'une «voyoucratie» affolée par des lendemains incertains pour sa survie ». Le chemin est ainsi de plus en plus balisé pour l'actuel président Abdelaziz Bouteflika en vue d'un deuxième mandat. Avant même le début de la campagne électorale, trois candidats ont été écartés prématurément de la course à la présidence par le Conseil constitutionnel : Ahmed Taleb Ibrahimi, président de Wafa, une formation islamiste non agréée, Sid Ahmed Ghozali, président du Front Démocratique (FD) lui aussi non agréé par les autorités, et Moussa Touati, président du Front National Algérien (FNA), ont été écartés de la course à la présidentielle par le Conseil constitutionnel, qui n'a fourni aucune explication sur les raisons de leur élimination. De par la Constitution et la loi électorale, les candidats éliminés ne disposent pas de droit de recours. Après ces rejets de candidatures, il ne reste plus que six candidats qui se disputent ces présidentielles. Il s'agit du président sortant Abdelaziz Bouteflika, d'Ali Benflis, secrétaire général du Front de Libération Nationale (FLN) et le plus sérieux adversaire du chef de l'Etat, l'islamiste modéré Abdellah Djaballah, président du Mouvement de la Réforme Nationale (MRN), de Louisa Hanoune, porte-parole du Parti des Travailleurs (PT, extrême gauche), de Faouzi Rebaïne, leader de la petite formation politique Ahd 54 et de Saïd Sadi, président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD).