Le Parlement européen s'est engagé à ouvrir une enquête sur les auteurs des fuites à la presse d'un projet de rapport tendancieux sur les droits de l'Homme au Sahara. Une enquête sera ouverte pour identifier les auteurs de ce scandale. Un scandale inédit vient de secouer le Parlement européen. Un projet de rapport sur les droits de l'Homme au Sahara a été ébruité à la presse espagnole, avant qu'il ne soit adopté par les parlementaires européens. Ce projet de rapport, diffusé en premier et en intégralité par le quotidien «El Pais», vendredi dernier, suscite un véritable grabuge au sein de l'Assemblée européenne, à Bruxelles. La première réaction d'indignation a été exprimée, lundi, par Hans Gert Pottering, qui n'est autre que le président du Parlement européen. Lors d'un entretien avec le président de la Chambre des représentants, Mustapha Mansouri, en marge de la 5ème session plénière de l'Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne (APEM), M. Pottering a promis qu'il allait «prendre toutes les mesures nécessaires pour identifier l'origine de cette fuite et tirer les conclusions qui s'imposent». M. Mansouri, qui a également fait part de l'indignation marocaine à Ioannis Kasoulides, président de la commission ad hoc, à l'origine de ce projet de rapport, a affirmé que «ces fuites avaient été orchestrées à des fins politiciennes et démagogiques dans le but de porter atteinte aux bonnes relations qui unissent le Maroc et l'Union européenne». Le vice-président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb au Parlement européen, Alain Hutchinson, a protesté contre une grosse machination. «Je suis très irrité parce que je trouve que c'est une scandaleuse manipulation et un acte irresponsable de la part de certains députés». «Publier un texte et en le présentant comme un rapport définitif du Parlement européen, c'est faire preuve de peu de déontologie», a-t-il dénoncé. Le deuxième responsable de la commission du Parlement européen pour les relations avec le Maghreb, représentée à la mission européenne ayant visité Laâyoune les 26 et 27 janvier 2009, a par ailleurs mis en doute le projet de rapport sur les droits de l'Homme, le qualifiant de «très tendancieux». «Ce projet de rapport porté par certains députés sympathisants de la thèse du Polisario est extrêmement tendancieux et ne rend pas compte de la réalité sur le terrain», a-t-il relevé. Ce projet de rapport, qui devait être discuté hier mardi au Parlement européen, pèche par une partialité flagrante. Les auteurs de ce projet ont dépassé le cadre humanitaire de leur mission pour émettre des recommandations de nature politicienne. Pour s'en rendre compte, il suffit de relever que ce projet de rapport appelle l'Union européenne à intervenir auprès des Nations unies pour «élargir le rôle de la Minurso au contrôle de la situation des droits de l'Homme au Sahara». Les auteurs de ce projet de rapport oublient à l'insu de leur plein gré qu'ils reprenaient à leur compte une revendication du front Polisario. Cette recommandation constitue à elle seule une atteinte au principe international du respect de la souveraineté des pays. Au-delà de cette provocation, les auteurs de la manipulation ont pondu un rapport « très déséquilibré » sur les droits de l'Homme au Sahara. On se retrouve face à des accusations bonnes pour les tristement célèbres années de plomb, que le Maroc a toutefois enterrées à tout jamais. A en croire le pseudo-rapport, les Sahraouis seraient victimes «d'intimidations, de mauvais traitements, voire d'enlèvements et d'agressions physiques». Le faux rapport balaie, du coup, le travail audacieux et atypique de l'Instance Equité et Réconciliation, que des pays même en Europe n'ont osé le faire pour tourner les pages sombres de leur histoire.