Le vice-président de la Chambre des représentants, Lahcen Daoudi, qualifie de propagande pro-polisarienne le projet de rapport européen sur les droits de l'Homme au Sahara. ALM : Un projet de rapport sur les droits de l'Homme au Sahara a été divulgué à la presse, avant même son adoption par le Parlement européen. Que pensez-vous de cet acte ? Lahcen Daoudi : Il y a des gens qui sont contre le Maroc. Ils confondent leurs positions personnelles avec les positions objectives et justes qu'ils sont censés adopter. Quand on se positionne comme arbitre, il faut dire la vérité. Or ce que l'on constate, c'est de la subjectivité. Et dès que c'est subjectif, on rejette le résultat constaté. Pourquoi, à votre avis, ces fuites à la presse ont été orchestrées à la veille de l'adoption du projet de rapport par le Parlement européen ? Les auteurs de ces fuites voulaient faire chanter les autres membres de la commission européenne pour le Sahara. Ainsi, si ces derniers souhaitent être objectifs, ils seront taxés de déviation par rapport à la réalité. Si tel est le cas, le rapport sera nul et non avenu. Les auteurs de ces fuites veulent manipuler les autres membres de la commission parlementaire pour leur imposer leur vision. Parmi les parlementaires européens ayant effectué une visite au Sahara les 26 et 27 janvier dernier, il y en avait des sympathisants de la thèse du Polisario. Ne fallait-il pas soulever cette question en temps opportun ? On ne peut pas imposer à l'Europe les membres qu'elle désigne dans une telle commission. Mais la rigueur veut que l'on cherche s'il n'y avait pas des a priori. Or, tel s'est révélé être le cas. Parlant justement de ces a priori, le projet de rapport a brossé un tableau noir de la situation des droits de l'Homme au Sahara. Les parlementaires européens n'ont-ils pas finalement joué le jeu du Polisario ? Il y a un déplacement du problème sur des bases subjectives. C'est un rapport où il y a de la propagande. A ce stade, l'Europe doit être méfiante à l'égard de cette propagande. Et on souhaite que la sagesse finisse par l'emporter. En tant que responsable parlementaire, quelles actions comptez-vous entreprendre pour riposter à cette manipulation ? On va d'abord convoquer le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération pour voir ce que va faire le gouvernement et en conséquence recueillir les éléments d'information nécessaires pour que l'on sache la démarche qui sera entreprise par chaque groupe parlementaire et, par extension, chaque parti politique.