Les dirigeants du G20 ne résoudront pas l'ensemble des problèmes de l'économie mondiale lors du sommet du 2 avril, quels que soient les espoirs suscités par cette réunion. Comme le dit Angel Gurria, le secrétaire général de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE): «Il n'y pas de "sésame ouvre-toi!". Il ne s'agit pas de faire sortir des lapins d'un chapeau.» Les ministres des Finances des pays du G20 ont accompli quelques avancées ce week-end lors d'une réunion de préparation du sommet, notamment en promettant d'augmenter les capitaux mis à la disposition du Fonds monétaire international (FMI). Les divergences entre certains pays sur la relance budgétaire et la régulation n'ont pas été évoquées au cours de la réunion. En revanche, les participants ont réaffirmé de nombreux engagements déjà affichés lors du premier sommet consacré à la crise en novembre, soulignant que les «hedge funds» ne devaient pas continuer à échapper aux autorités de régulation. Le principal enjeu désormais, aux yeux de certains économistes, concerne deux points: l'engagement commun pris par les pays du G20 de faire tout ce qui sera nécessaire pour soutenir l'économie mondiale, et le plan de Washington pour traiter les actifs à risques des banques, qui sont à l'origine de la crise et continuent de plomber les bilans des banques. «Nous restons accrochés à l'espoir que les Etats-Unis trouvent enfin la formule magique permettant de restaurer la transparence et la confiance dans le secteur financier, et qu'ils y arrivent rapidement », explique Marco Annunziata, chef économiste d'UniCredit à Londres. Les gouvernements ont déjà engagé plusieurs milliers de milliards d'euros dans la recapitalisation des banques et dans les garanties apportées à leurs actifs. Parallèlement, les banques centrales ont fortement réduit leurs taux d'intérêt tout en abreuvant les marchés de capitaux à court terme, pour tenter d'assurer un bon fonctionnement des marchés monétaires, sources de liquidités pour les banques. L'heure est désormais aux plans de relance budgétaire, censés soutenir la demande et limiter l'impact de ce que le FMI appelle «la Grande Récession», à savoir la plus forte contraction de l'activité économique mondiale depuis la Seconde Guerre mondiale. L'une des difficultés restant à résoudre pour sortir de cette crise tient au fait que les activités des banques, des marchés financiers et des entreprises sont aujourd'hui mondialisées, alors que les gouvernements continuent d'agir à l'intérieur des frontières nationales.