Younes Boumehdi, P-dg de Hit Radio, dévoile sa vision de l'évolution du paysage médiatique marocain dans le contexte de l'octroi de la deuxième vague de licences par la HACA. ALM : Que pensez-vous de la décision de la HACA de surseoir à l'attribution d'une nouvelle licence de Télévision ? Younes Boumehdi : Cette décision semble surprenante d'autant que le process de la G2 a été un peu long, mais elle semble s'appuyer sur une analyse de l'état actuel du marché publicitaire qui est sous-investit au Maroc comparé à d'autres pays comme l'Egypte par exemple. Pour autant j'espère que nous aurons bientôt de nouvelles Télévisions qui permettront d'offrir une alternative «made in Morocco» aux téléspectateurs qui regardent Rotana ou les MBC. C'est un peu patriotique mais nous avons les capacités et toute la créativité nécessaire pour réaliser une telle chaîne au Maroc et qui, pourquoi pas, séduirait des téléspectateurs au-delà de nos frontières.
Avec l'arrivée de quatre nouvelles Radios, comment voyez-vous l'évolution du paysage médiatique marocain ? Je suis très heureux de voir que la libéralisation du paysage audiovisuel suit son cours. En 2006, les premières radios privées se devaient d'ouvrir la voie aux autres, et je pense que c'est ce que nous avons fait. Parmi les pionnières, Hit Radio qui a sans doute permis de réconcilier la jeunesse marocaine avec le média Radio en leur offrant un concept proche de leur quotidien, en répondant à leurs attentes en termes de programmation musicale ou d'interactivité. Les nouveaux projets qui ont été sélectionnés proposent des concepts complémentaires à ceux existants, ce qui va sans aucun doute permettre d'enrichir et de diversifier le paysage audiovisuel actuel.
Quel sera l'impact de ces nouvelles fréquences attribuées aux Radios privées ? Les nouvelles fréquences attribuées permettront d'élargir la couverture des radios privées mais aussi de rétablir une certaine équité entre les différentes régions du Maroc. Pourquoi avoir le droit d'écouter Hit Radio à Rabat et pas à Tanger ? D'écouter Cap Radio à Tanger et pas à Rabat ? Donner le choix à l'ensemble des Marocains participe justement de la libéralisation du paysage audiovisuel. Leur donner accès à l'ensemble des programmes c'est les respecter dans leur diversité et leurs envies. Hit Radio, pour sa part, deviendra d'ici quelques mois, quasi nationale et pourra enfin diffuser ses programmes sur plus de 90% du territoire dont Tanger, Agadir, Fès, Dakhla, Meknès…
Comment Hit Radio compte faire face à la concurrence ? A ma connaissance, il ne semble pas y avoir de concurrence directe pour Hit Radio parmi les projets proposés. Aucune nouvelle radio strictement musicale n'est programmée. Cependant, même si nous n'avons pas de concurrents à craindre, nous sommes soucieux d'améliorer nos programmes en permanence afin de toujours mieux satisfaire à nos auditeurs. Comment voyez-vous l'avenir du paysage audiovisuel marocain ? Plus diversifié mais aussi plus complexe. L'auditeur aura le choix et donc une expertise plus affinée.