Khalid Belyazid directeur général du groupe Ecomédias explique les enjeux des décisions de la HACA concernant l'octroi des nouvelles licences audiovisuelles. ALM : Que pensez-vous de la décision de la HACA de surseoir à l'attribution d'une nouvelle licence de télévision ? Khalid Belyazid : La décision de la HACA de surseoir à l'attribution d'une licence télévision a été surprenante pour tout le monde. Mais au fond, cette décision est très sage. La HACA avait interrogé les Radios nationales privées sur l'état actuel du marché publicitaire. Ce dernier qui a été estimé à 3 milliards DH augmenterait dans l'avenir de 10 à 15%. Mais déjà, ce marché ne nourrit pas la télévision existante. La question qui se posait à la HACA était de savoir si les nouveaux projets télévisuels seront viables ou pas. Le risque qui existe est qu'une nouvelle télévision par manque de revenus publicitaires soit soutenue par une puissance politique quelconque, intérieure ou extérieure et devienne ainsi une télévision de propagande. Alors que dans son appel d'offres, la HACA dit qu'il faut faire des Télévisions viables, c'est-à-dire indépendantes, rentables et pluralistes. Ainsi, la décision de cette autorité est finalement logique et cohérente. Avec l'arrivée de quatre nouvelles Radios, comment voyez-vous l'évolution du paysage médiatique marocain ? Les nouvelles Radios complètent les Radios existantes. Elles ne vont pas bousculer les anciennes parce qu'elles viennent avec des concepts nouveaux qui n'existaient pas auparavant dans le champ radiophonique national. Ces nouvelles Radios sont très originales, notamment celles qui sont tournées vers le social, le monde rural et l'artisanat. Elles élargissent l'offre radiophonique. Chaque auditeur pourra trouver, selon ses goûts, ce qu'il cherche. Soit elles vont créer un nouveau marché publicitaire, soit elles pourraient mordre dans le marché des anciennes Radios. Mais, tout de même, nous ne considérons pas qu'il y a une concurrence entre ces Radios et les anciennes Radios en particulier Radio Atlantic. Chaque radio a son créneau et Radio Atlantic compte rester sur le sien. Dans cette conjoncture de crise financière mondiale, le risque que représente l'existence de ces nouvelles Radios sur l'équilibre du marché publicitaire est moins grand que celui de l'existence d'une nouvelle Télévision. Quel sera l'impact de ces nouvelles fréquences attribuées aux Radios privées? Et comment voyez-vous l'avenir du paysage audiovisuel marocain ? Ce sont des extensions, nous serons juste présents dans d'autres villes. Cela ne changera en rien notre contenu. C'est une extension sur quatre nouveaux grands bassins d'audience. C'est une question technique. Le contenu de Radio Atlanic sera toujours le même c'est-à-dire, national. Par ailleurs, à l'avenir, le paysage audiovisuel sera plus riche. Il faudra compter plus de productions et d'émissions, et ce, avec plus de sponsors. Aussi, les projets de Télévision reviendront tôt ou tard notamment à l'horizon 2010.