La lutte contre les constructions non réglementaires à Casablanca a été à l'ordre du jour d'une réunion qui s'est tenue vendredi sous la présidence des ministres de l'Intérieur et de la Justice. Vendredi 2 janvier, une réunion de haut niveau a été tenue au siège de la wilaya du Grand Casablanca. Présidée par les ministres de l'Intérieur et de la Justice, elle a été consacrée à la lutte contre les constructions non réglementaires dans la capitale économique et à l'élaboration d'une stratégie «urgente et efficace» pour lutter contre ce phénomène. Lors de cette réunion, à laquelle ont pris part Taoufiq Hejira, ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'Aménagement de l'espace, et Saad Hassar, secrétaire d'Etat à l'Intérieur, l'accent a été mis sur l'adoption des mesures répressives contre les contrevenants, tout en développant une offre attractive en lots de terrains et en logements garantissant aux citoyens des habitats décents et assurant leur santé et leur sécurité. Parmi ces mesures figure le renforcement des contrôles et ce par le biais d'équipes de vigilance au niveau de chaque préfecture. Les participants ont également souligné la nécessité de prendre les mesures disciplinaires adéquates à l'encontre de toute personne impliquée, de près ou de loin, dans les infractions à la législation urbanistique. Il est aussi question d'activer et d'accélérer les poursuites judiciaires contre des contrevenants. L'Agence urbaine de Casablanca est appelée à accélérer le processus d'élaboration des plans d'aménagement de la région. Une commission de suivi, présidée par le gouverneur de chacune des préfectures de la wilaya devra tenir des réunions hebdomadaires pour évaluer la mise en œuvre de ces recommandations. Le ministre de l'intérieur, Chakib Benmoussa, a précisé qu'une enveloppe de 20 milliards DH sera consacrée à hisser Casablanca au niveau des standards internationaux. Par ailleurs, M.Benmoussa a affirmé que le développement de Casablanca se trouve perturbé par certains phénomènes dont les constructions clandestines «qui se développent d'année en année» a-t-il indiqué, rappelant que le pays dispose d'un arsenal juridique à même de permettre aux autorités de faire face par les moyens légaux à ce fléau qui porte préjudice à l'urbanisation harmonieuse de la ville et met en danger la santé et la sécurité des citoyens. Pour sa part, le ministre de la Justice, Abdelouahed Radi avait rappelé que le nombre d'affaires traitées par la justice concernant les constructions clandestines est passé de 15.000 cas en 2004 à 22.000 en 2007. Un dossier sur cinq concerne Casablanca, a-t-il précisé, ajoutant que le tribunal de première instance de la ville a rendu 1.900 jugements dont 1.332 portent sur la destruction des constructions bâties illégalement. M. Hejira a indiqué que plus de 370 projets pour une enveloppe de plus de 60 milliards DH ont été lancés. Plus de 1,5 milliard de DH a été réservé à la lutte contre l'habitat clandestin. Un plan ambitieux a été préparé pour Casablanca concernant l'éradication des bidonvilles pour laquelle a été mobilisée une enveloppe de 8 milliards DH. Durant l'année 2008, près de 1.500 habitations non autorisées ont été détruites, a relevé Mohamed Fassi Fihri, inspecteur général de l'administration territoriale au ministère de l'Intérieur.