Annoncée et lancée le 4 juillet par l'ONMT en collaboration avec le ministère du Tourisme, l'opération Kounouz Biladi est en train de montrer ses limites. Annoncée et lancée le 4 juillet par l'ONMT en collaboration avec le ministère du Tourisme, l'opération Kounouz Biladi est en train de montrer ses limites. Destinée aux touristes locaux et aux résidents marocains à l'étranger pour les inciter à prendre leurs séjours dans les hôtels pour la période du 1er juillet au 30 septembre, cette campagne a été concoctée visiblement dans la précipitation. Et c'est son principal défaut, qui commence à se faire sentir sur le terrain des réservations. Celles-ci ne sont pas aussi concluantes que l'espéraient les agences de voyages et les hôteliers. Devant l'absence de l'engouement des touristes nationaux, ils dénoncent désormais l'amateurisme des promoteurs de cette action auxquels ils reprochent de s'être pris en retard dans le lancement de Kounouz Biladi. En effet, cette campagne, initiative qui mérite du reste à saluer, a été lancée alors que les MRE ont commencé à retourner dans leur pays d'origine. Logiquement, il aurait fallu que cette campagne soit lancée dans les pays d'accueil cibles des mois auparavant de telle sorte que les clients potentiels soient au courant à temps. Ce n'est pas le cas. Résultat : le taux d'occupation des hôtels n'a pas bougé de manière significative. D'où le mécontentement des professionnels. Normalement, un touriste programme ses vacances à l'avance surtout lorsqu'il s'agit de recourir à une agence de voyages pour acheter son package. Or, le grand nombre ne savait pas qu'il devait passer par une agence de voyages pour profiter des tarifs promotionnels de Kounouz Biladi. Un autre ratage de la campagne de communication puisque nombre de clients se sont présentés directement devant les réceptions des hôtels concernés. Prenant tardivement conscience de cette lacune, le cabinet du ministre du Tourisme a adressé aux rédactions un communiqué de presse daté du 29 juillet où il précise les modalités à respecter par les touristes pour pouvoir bénéficier des avantages de l'opération. “ Cette opération repose sur le principe du tour-operating qui consiste à négocier des contrats d'allotement entre certains tours opérateurs nationaux et les hôteliers pour l'obtention d'un contingent de chambres à tarifs réduits“, explique le communiqué. C'est exactement le même principe appliqué aux TO étrangers pour les réservations de séjours au Maroc pour les touristes européens. Les Marocains, à qui on demande pour la première fois de se comporter en véritables touristes qui achètent des nuitées dans les hôtels, ne sont pas censés connaître les démarches à suivre. Il aurait fallu communiquer autour de cela bien avant et pas pendant l'opération. Tout cela fait désordre. Ces lacunes sont inhérentes peut-être au caractère nouveau de Kounouz Biladi. Si les promoteurs de l'opération ne pouvaient pas tout prévoir à l'avance, ils sont désormais appelés à initier à tempérament une campagne de communication d'envergure auprès des touristes nationaux, du Maroc et de l'étranger. Les réflexes de touriste, il est vrai, ne se décrètent pas du jour au lendemain. Ils se construisent. C'est d'une véritable éducation qu'il s'agit.