Face à la crise financière internationale, le président de la CGEM rassure. Pour M.Elalamy, il y a des opportunités à saisir puisque les investisseurs pensent qu'aujourd'hui il est plus sûr d'investir dans les pays émergents. «Il y a une crise mondiale, une sorte de tremblement de terre. Notre maison est toujours debout. Mobilisons-nous ! Il y a des affaires à faire dans le monde !». Sur un ton rassurant, Moulay Hafid Elalamy, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), a annoncé que le secteur financier marocain ne court aucun risque suite à cette crise qui secoue les plus grandes places financières internationales, lors d'une conférence de presse, lundi 13 octobre, à Casablanca, consacrée à la présentation des différentes propositions sectorielles pour le projet de la loi de Finances 2009. «Au bout d'une réunion de trois heures avec le wali de Bank Al-Maghrib, nous affirmons qu'il n'y a aucun problème sur les banques marocaines», a-t-il noté. «Dans le marché boursier, il faut être sérieux. Aujourd'hui, ce sont les institutionnels qui achètent. Toutes les compagnies d'assurance achètent ! La loi nous a autorisé à investir 5 % de nos réserves à l'étranger. Mais aucun assureur de la place ne l'a fait ! », a lancé le président de la CGEM. «Maintenant, il faut travailler et aller démarcher de nouveaux clients. Les pays du Golfe qui ont perdu des fortunes dans la crise des subprimes pensent aujourd'hui qu'il est plus sûr d'investir dans les pays émergents. Cela aura certes un impact sur les investissements directs étrangers. Par rapport à l'Asie, on devient compétitif et cela encouragera davantage les délocalisations dans notre pays», a souligné M. Elalamy. «Par ces temps de crise, il faut être sérieux, serein et déterminé. L'immobilier touristique aura des difficultés. D'ailleurs, le nombre de jours de vacances s'est raccourci. Cette crise a un effet psychologique sur les ménages qui vont consommer moins. Pour le tourisme, il y a des problèmes. Il faut aller donc démarcher d'autres clientèles, par exemple celle qui partaient en Asie», a-t-il ajouté. Dans ce contexte économique marqué par une chute du pouvoir d'achat et une hausse de l'inflation, la Confédération générale des entreprises du Maroc vient de remettre ses propositions au titre de la loi de Finances 2009 au ministère des Finances et de l'Economie. La fiscalité reste l'éternel cheval de bataille du patronat (voir encadré). «Cette année, nous nous sommes penchés sur l'IR, le pouvoir d'achat et la TVA», a indiqué M. Elalamy, lors de cette conférence, marquée par la présence de Mohamed Chaibi, vice-président général de la CGEM et Mohamed Hdid, président de la Commission fiscalité de la CGEM. Loi de Finances 2009 : Ce que demande la CGEM Pour la loi de Finances 2009, la CGEM vient de remettre ses propositions au ministère des Finances et de l'Economie. Les principales propositions sont : - Une fiscalité adéquate aux PME en configurant des tarifs de l'IS selon les tranches du chiffre d'affaires et une fiscalité adaptée aux TPE. - L'achèvement de la réforme de la TVA en assurant sa neutralité et en réduisant la grille de la TVA à deux taux avec une baisse de taux commun. - Une baisse de l'imposition de l'IR à travers une révision des tranches et des taux d'imposition. - Une neutralité fiscale pour toute fusion, absorption, scission…pour accompagner la mise à niveau des entreprises, leur restructuration et leur développement. - Pour l'IS, instaurer un taux de 15% pour les actions et 20% pour les OPCVM. - Instaurer un droit d'enregistrement fixe et non pas proportionnel aux opérateurs d'augmentation de capital. - Harmoniser les délais du contribuable et de l'administration fiscale en cas de contentieux fiscal.