Mohamed Horani, P-dg de High-Tech Payment Systems et président de l'Apebi, et Mohamed Tamer, président de l'AMITH, sont candidats à la présidence de la CGEM, face au ticket Mohamed Chaibi-Youssef Alaoui. ALM : Quels sont les principaux axes de votre programme ? Mohamed Horani : Notre campagne à la présidence de la CGEM est placée sous le signe, «L'entreprise marocaine : oser et innover». Ce leitmotiv est décliné à travers un manifeste qui définit notre vision, nos valeurs, notre démarche et notre plan d'action. Notre ambition est basée sur une vision claire : insérer le Maroc dans l'économie mondiale du savoir grâce à une entreprise marocaine citoyenne qui ose et qui innove. Nous avons choisi de présenter notre feuille de route triennale en dix points que nous nous proposons de soumettre à l'approbation des futures instances de la CGEM. Cette feuille fait le point sur les grands chantiers : PME, fiscalité, export, les RH, le code de travail, la justice, etc. Pourquoi avez-vous choisi Mohamed Tamer pour le poste de vice-président ? Je rappelle que nous sommes présidents de deux fédérations importantes de la CGEM, à savoir l'AMITH et l'Apebi. Nous avons eu l'occasion, à plusieurs reprises, de travailler ensemble sur des dossiers du fait que nous siégeons dans le conseil d'administration de la CGEM. Notre rapprochement est le résultat de notre approche convergente des problématiques du tissu économique du Royaume. Enfin, nous partageons un socle de valeurs communes nécessaire pour réussir le challenge de notre candidature auprès des chefs des entreprises marocaines. Vous avez donc travaillé avec Moulay Hafid Elalamy. Comment qualifiez-vous son bilan à la tête de la CGEM ? Le bilan de l'équipe sortante est très positif. La nouvelle équipe doit achever les chantiers ouverts et en démarrer d'autres, en tenant compte du nouveau contexte mondial. Je pense notamment à deux points qui doivent faire l'objet d'une attention particulière de la part de la nouvelle équipe. Le premier point porte sur cette perception des adhérents qui pensent que les fédérations ne sont pas suffisamment impliquées. Nous comptons à cet effet renforcer la communication tout en améliorant la représentativité dans les instances de la CGEM et en créant des espaces permettant aux fédérations de mieux s'exprimer. Le deuxième point porte sur le dossier de l'export qui a été négligé. Le déficit de la balance de paiement ne cesse de s'aggraver. Notre binôme qui présente l'avantage de diriger des entreprises et des fédérations exportatrices inscrit ce dossier dans les axes prioritaires de son programme et fera profiter la CGEM de son expérience pratique à l'international. Sur un autre registre, je pense que l'action de la CGEM doit s'inscrire dans une vraie vision stratégique à plus long terme. Que voulons-nous devenir en 2020 ? Quel modèle pour les entreprises marocaines ? Quel rôle pour les fédérations sectorielles qui les encadrent et les unions régionales qui les soutiennent localement ? Quels types d'interactions entre les différentes instances de notre confédération? Quelle est notre position sur les stratégies sectorielles de notre pays ? La CGEM doit se soucier de la cohérence des différentes stratégies sectorielles en place et veiller à leur opérationnalisation. Comment comptez-vous vous démarquer par rapport à la candidature Chaibi-Alaoui ? Nous comptons consolider les acquis de la Confédération par le renforcement de la structure permanente et la dynamisation des commissions. Il est primordial de préserver l'image moderne de la CGEM, renforcer sa crédibilité, diversifier ses ressources financières et maintenir l'approche professionnelle dans le traitement des dossiers, dans un esprit de partenariat avec les pouvoirs publics et les partenaires sociaux. L'exercice 2009 se caractérise par la crise économique mondiale. Si vous êtes élu président, comment la CGEM va-t-elle participer aux efforts visant à atténuer l'impact de cette crise sur le Maroc ? Notre candidature intervient dans un contexte international de crise. La CGEM est confrontée à un grand défi en tant que porte- parole des entreprises marocaines. Dès lors, sa force de proposition est d'une importance primordiale dans la conception et la mise en œuvre des mesures qui s'imposent en partenariat avec les pouvoirs publics. Nous sommes déterminés à contribuer à faire de la CGEM un levier de mobilisation des entrepreneurs marocains afin de permettre au Royaume non seulement de faire face à cette crise, mais aussi en saisir toutes les opportunités. Notre ambition est d'inciter les entreprises à créer des produits et des services à très forte valeur ajoutée. Pour relever ce challenge, tant à l'échelle nationale qu'internationale, notre pays a besoin d'une entreprise citoyenne et innovante, qui ose conquérir de nouveaux marchés, en mettant au cœur de sa stratégie la valorisation du capital humain. Notre manifeste «Oser & Innover» s'inscrit dans cette perspective de force de proposition tournée résolument vers l'avenir.