L'affectation des médecins spécialistes continue d'alimenter la polémique entre la ministre de la Santé, Yasmina Baddou, et le personnel médical.Une rencontre est prévu ce vendredi entre la ministre et l'Association nationale des femmes spécialistes pour régler le problème. L'affectation des médecins spécialistes continue de susciter des remous. L'Association nationale des femmes spécialistes qui regroupe 101 femmes mariées ayant refusé les affectations proposées et n'ayant pas participé au tirage au sort rencontreront vendredi 1er août à Rabat, Yasmina Baddou, ministre de la Santé dans l'espoir qu'une solution soit apportée à leur problème. Le tirage au sort pour la désignation des lieux d'affectation institué par le ministère de la santé pénalise la promotion 2007 qui compte 327 spécialistes dont 67% sont des femmes et 45% sont mariées. «Nous voulons que le ministère de la Santé se base sur un périmètre de 100 km du lieu d'habitation conjugal pour les affectations comme c'était le cas auparavant et qu'il accorde la priorité aux personnes mariées au lieu de les placer sur un même pied d'égalité avec les personnes célibataires», affirme à ALM, une membre de l'association. Le département de Mme Baddou ne fait aucune différence entre la femme célibataire et celle qui est mariée. Pire encore. Les lieux d'affectation concernent principalement le Sud et l'Oriental en raison du manque crucial de médecins. Conséquence, la plupart des médecins femmes mariées sont affectées à des centaines de kilomètres de leur lieu de résidence familiale, ce qui les empêche de voir leur époux et leurs enfants. «Ils nous ôtent le droit de rester au sein d'une famille dont nous représentons le principal pilier et l'équilibre total pour aller dans des régions où il est certain que la majorité des spécialistes vont travailler en tant que généralistes et encore !» déplore la même source. Le ministère de la Santé prétend avoir avantagé les médecins femmes à travers la circulaire du 14 avril 2008. Celle-ci précise que les médecins femmes devront passer un à deux ans dans la zone d'affectation dans le but de rejoindre leur lieu de résidence. A noter que le ministère de la Santé a retenu 5 zones géographiques. Plus le lieu d'affectation est loin (zone 4 et 5 c'est-à-dire au-delà de 600 km, plus le médecin gagnera des points qui lui permettront de se rapprocher de son lieu de résidence. Mais encore faut-il que le nombre de points recueillis est conséquent, qu'il y ait des postes disponibles dans les lieux où souhaitent travailler les médecins. Et surtout qu'il y ait des personnes en mesure de les remplacer. L'association nationale des femmes spécialistes estime également nécessaire que les médecins affectés dans des régions lointaines bénéficient des avantages notamment un logement de fonction ainsi qu'une prime de déplacement. Certaines femmes médecins sont prêtes à démissionner et à abandonner une carrière pour laquelle elles ont tout sacrifié. Mais il faut que le droit de démissionner leur soit accordé par le ministère de la Santé. «Ce droit est refusé aux spécialistes de la fonction publique. Il faudrait plutôt parler d'abandon de poste avec tout ce qui en résulte pour le médecin et le ministère qui a nous a obligé à signer un contrat d'engagement de huit ans sans aucune alternative. Au moment de la signature de cet engagement, le regroupement familial était acquis», indique de nouveau la même source.