Près de 5.650 cas de femmes violentées, dont près de 2.580 dans la région de Fès-Boulemane, ont été recensés au Maroc en 2007 par le Centre des droits des gens (CDG). Le Centre des droits des gens (CDG), basé à Fès et comptant plus de 90 sections à travers le Royaume, souligne que les violations enregistrées concernent le viol, la violence corporelle, le non-paiement de la pension alimentaire, l'expulsion du foyer conjugal, la répudiation, les insultes, la maltraitance et le harcèlement sexuel. Selon le directeur du Centre, Jamal Chahdi, le nombre le plus élevé a été enregistré en mai avec 680 cas de violences, suivi des mois d'avril (660), novembre (635), octobre (577), février (571), juin (530), mars (525), juillet (420), septembre (416), janvier (262) et décembre avec 160. Concernant les 3.310 cas de violations enregistrés parmi les femmes ouvrières, le directeur du CDG souligne qu'ils concernent essentiellement le licenciement abusif, la non-déclaration des heures du travail, le harcèlement sexuel, l'absence de couverture sociale et d'indemnisation des heures supplémentaires et la violation du Code du travail. Il a, dans ce sens, appelé à l'implication de tous les acteurs de la société pour garantir une application optimale des dispositions du Code de la famille, notamment l'accélération du rythme d'application des jugements et la préservation des droits de femmes dans le milieu du travail. M. Chahdi a appelé aussi au respect du Code du travail, à la création de comités d'entreprises et de services de santé en milieu professionnel, la simplification des procédures judiciaires dans les conflits de travail et la dynamisation du rôle des syndicats en s'attelant à garantir une large représentativité des femmes. Le directeur du centre s'est félicité, d'autre part, des efforts déployés au cours des dernières années en la matière, rappelant l'appui apporté aux efforts de lutte contre la violence à l'égard des femmes à travers la mise en place d'une stratégie nationale pour la défense des droits de la femme, en plus des mesures préventives prises par le Ministère de la Justice et les centres créés pour accueillir et réconforter les femmes victimes de la violence. M. Chahdi a, par ailleurs, plaidé pour l'encouragement de l'éducation aux droits de l'Homme en vue de contribuer au « changement des stéréotypes sociaux et des mentalités ». Il a fait état du lancement d'une campagne de lutte contre la violence en milieu scolaire, précisant que ce travail de sensibilisation au sein des établissements scolaires primaires et secondaires vise la vulgarisation de l'éducation au concept des droits humains. Tout en soulignant l'importance du rôle de la société civile en matière de sensibilisation des jeunes à la question de la violence à l'égard des femmes, M. Chahdi a appelé à l'encouragement des activités parascolaires, des clubs de l'éducation aux droits humains dans les lycées, l'organisation de sessions de formation au profit des jeunes, d'ateliers de l'éducation au concept de l'égalité entre les sexes et d'espaces de rencontre entre les jeunes. Le Centre des Droits des Gens (CDG) a été fondé en 1999 à Fès avec l'objectif de créer un réseau national de défense et d'éducation des droits de l'Homme. Les femmes, les enfants, les enseignants, le personnel juridique et de la santé ont été prioritaires dans l'action du centre pour l'éducation aux droits de l'Homme. Fonctionnant grâce au soutien de partenaires locaux et internationaux, le CDG offre soutien, écoute et orientation juridique à la population.