La décision de S.M le Roi Mohammed VI d'apurer définitivement le dossier des droits de l'Homme au Maroc a été saluée aussi bien au Maroc qu'à l'étranger. La décision de S.M le Roi Mohammed VI d'apurer définitivement le dossier des droits de l'Homme au Maroc a été saluée aussi bien au Maroc qu'à l'étranger. Le discours royal d'Agadir, à l'occasion de l'investiture de l'instance «Équité et Réconciliation», appelée à se pencher sur ce qui reste des séquelles des années de plomb notamment les cas épineux des disparitions forcées, pose les jalons d'une réconciliation sérieuse et définitive des Marocains avec eux-mêmes. Un travail de mémoire salutaire et nécessaire à l'avènement d'un Maroc nouveau où les droits humains ne seront plus violés comme ils le furent pendant les années de plomb. Le Maroc ne veut plus être ralenti dans sa marche vers le progrès par des survivances d'un passé douloureux que les nihilistes de tout acabit instrumentalisent pour porter atteinte à son image et à ses institutions. Désormais, le pays tout entier s'apprête à tourner la page après l'avoir lue pour mieux se concentrer sur les véritables enjeux du présent et de l'avenir. En effet, les droits de l'Homme ont de nos jours plus que jamais une acception socio-économique. Le droit à l'éducation, à l'emploi, à un toit décent et aux soins…Telles sont les attentes d'une large frange de la population livrée au dénuement et à la précarité se coltinant stoïquement les difficultés d'un quotidien qui pèse des tonnes aussi bien en ville que dans la campagne. Une jeunesse désespérée, en mal d'intégration et sans perspectives. Certains jeunes traversent le Détroit dans des embarcations de fortune et empruntent les mers à fond de cale à la recherche d'un Eldorado illusoire. De plus en plus nombreux, ces clandestins, chassés de leur pays par la misère, finissent souvent noyés dans un spectacle d'extrême désolation. Les victimes et leurs familles sont des anonymes dont personne ne parle et qu'aucune organisation ne défend. D'autres s'emploient à fuir la réalité en se réfugiant dans une vision étriquée et intolérante de l'Islam. Les attentats qui ont frappé le 16 mai 2003 la ville de Casablanca ont révélé au grand jour la nouvelle menace qui pèse sur la société et sa cohésion. Le terrorisme aveugle. Les années de plomb politiques sont déjà derrière nous. La vérité historique finira par éclater dès lors que la volonté existe. L'avenir du Maroc n'est pas garanti par le seul dépassement des plaies de cette période noire… Aujourd'hui, l'ennemi ce sont les problèmes socio-économiques et les diverses frustrations et extrémismes qu'ils génèrent dans les strates du Maroc d'en-bas. Celui des bidonvilles et de la mal-vie. Celui des inégalités sociales, de l'indigence intellectuelle et de l'indigence tout court. Les marchands du populisme facile sont sur la brèche qui exploitent avec détermination le ressentiment des laissés-pour-compte. C'est un autre combat décisif et de longue haleine que le Maroc et ses forces vives doivent mener pour s'attaquer à la racine du mal. L'entreprise n'est pas une sinécure. Il ne suffit pas de dénoncer les extrémismes qui ont conduit aux événements dramatiques du 16 mai pour changer la réalité. Les différents acteurs, gouvernement, partis politiques et société civile…, sont appelés à créer les véritables conditions d'un Maroc juste, moderne et prospère. C'est l'affaire de tous.