Le nouveau Conseil consultatif des droits de l'Homme, installé par S.M. Le Roi, à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'Homme, se caractérise par l'apport d'un sang nouveau. Des militants des droits humains et 6 femmes y font leur entrée. Une implication et une vision qui traduisent une volonté réelle de consacrer définitivement l'Etat de droit. Le Diwan Al-Madhalim, lui, est destiné à la concrétisation du nouveau concept de l'autorité, qui a pour objectif de renforcer la primauté de la loi et de l'équité. C'est à une nouvelle philosophie des droits à laquelle a appelé S.M le Roi Mohammed VI dans son discours à l'occasion de l'installation, mardi 10 décembre, des nouveaux membres du CCDH et de l'investiture de l'équipe de Diwan Al Madhalim récemment créé. Une cérémonie tout en symboles qui coïncide avec la célébration de la journée internationale des Droits de l'homme. Pour le CCDH, qui a désormais un nouveau président en la personne de l'ancien ministre de la Justice Omar Azziman, le Souverain a dessiné les contours de ce que sera sa mission future. “ Si le conseil, dans sa structure initiale, s'est essentiellement attaché à régler les questions restées en suspens en matière des droits de l'homme, en revanche dans sa composition actuelle il se tourne résolument vers le Maroc de l'avenir, celui de la consécration définitive des droits de l'homme“. En deux phrases, S.M. le Roi a résumé la mission qui doit être celle du CCDH. La consolidation du progrès réalisé au cours de ces dernières années en matière de défense des droits humains après avoir réglé les questions liées à l'indemnisation des victimes des années de plomb. Il est des victimes qui vivent toujours un calvaire qui dure depuis plusieurs décennies. Il s'agit des populations marocaines emprisonnées à leur corps défendant à Tindouf. S.M le Roi a invité le CCDH à “s'occuper des droits de nos fidèles sujets séquestrés au mépris de toutes les conventions internationales“. Les efforts du CCDH doivent aussi pouvoir par la même occasion se déployer pour la libération des soldats marocains détenus depuis plus de 25 ans dans les geôles algériennes. “ Il appartient à votre Conseil de s'employer à mettre au point une approche sage et réaliste pour la protection des droits et de se muer en un vaste espace d'interaction positive entre les sociétés politique et civile et les pouvoirs publics“, a souligné le souverain. Il montre ainsi les pistes à explorer, défendant une certaine vision et une certaine pratique des droits de l'homme sous le Maroc nouveau qui fleurit sous son règne. Vaste programme dont le contenu reste à inventer à la lumière de la nouvelle donne au Maroc et en fonction des exigences de l'État de droit. Les droits de l'homme, pour qu'il soient vécus et respectés au quotidien, ont besoin d'hommes de droit. Omar Azziman, doublé d'un intellectuel brillant, en est un tout comme son prédécesseur Driss Dahak qui n'a pas démérité dans sa mission. Fort d'une conception humaniste des droits humains, S.M. le Roi Mohammed VI s'est fait l'interprète des idéaux de liberté et d'équité où “toutes les potentialités ont “ la latitude de s'associer à l'édification d'un Maroc démocratique“. S'agissant de Diwan Al Madhalim, le souverain a tenu à l'ériger en instance pour qu'il “traduise notre volonté de renforcer la synergie entre ladite autorité et le citoyen, dans le respect total des règles garantissant la primauté de la loi et de l'équité“. Cette institution, dont le souverain a nommé à sa tête Moulay Slimane Alaoui, a pour objectif de recueillir et de traiter les plaintes des citoyens. C'est un nouveau dispositif censé compléter et renforcer l'édifice démocratique au Maroc. La décision du souverain, annoncée dans son discours, de ramener l'âge de vote à 18 ans, montre, si besoin est, la volonté royale d'inciter les jeunes à militer pour la construction d'un Maroc démocratique conformément aux vœux de S.M le Roi. La citoyenneté, il est vrai, commence par l'implication effective de la jeunesse dans la gestion des affaires de son pays.