L'Etat de droit est un et indivisible. Il ne peut faire l'économie d'instances et d'institutions de régulation et de contrôle. Il ne peut non plus se permettre des dépassements de tout genre. Les droits de l'Homme sont certes sacrés, mais ils ne peuvent transcender tout le reste. L'Etat de droit est un et indivisible. Il ne peut faire l'économie d'instances et d'institutions de régulation et de contrôle. Il ne peut non plus se permettre des dépassements de tout genre. Les droits de l'Homme sont certes sacrés, mais ils ne peuvent transcender tout le reste. C'est donc à un dosage méticuleux qu'il faut procéder, dans le respect du droit. C'est dans ce sens que l'on peut inscrire la démarche utilisée par le Maroc pour régler les questions des droits de l'Homme. Une voie qui privilégie le dialogue, la contribution collective et la participation des acteurs de la société civile pour trouver les solutions adéquates aux divers dossiers posés. Il est vrai que les ONG spécialisées dans les droits de l'homme ont toujours agi pour que la page des atteintes à la vie, à l'intégrité physique et morale des personnes soit tournée. Ou du moins qu'elle fasse définitivement partie du passé. Aux côtés des partis politiques, elles ont apporté une pierre essentielle à cet édifice qu'est la culture des droits de l'homme telle qu'elle est en train d'être installée chez nous. A côté de cela, il y a eu la création, il y a quelques années, du conseil consultatif des droits de l'homme. Un conseil qui, comme son nom l'indique, a un rôle consultatif dont les avis sont soumis à S.M. le Roi. Mais vu sa composition et vu le changement de contexte, le conseil devrait réaménager et sa vision actualisée. C'est ce à quoi a procédé le Souverain mardi 10 octobre 2002, non seulement en nommant les nouveaux membres qui brassent un large éventail socio-politique plus pointu que l'on ne pouvait espérer, mais surtout en redéfinissant les missions futures du conseil. L'implication de militants des droits humains et de femmes (elles sont six à faire leur entrée au conseil) est fort révélateur de la volonté royale de consacrer définitivement les droits de l'homme. On ne peut que relever l'importance accordée par le Souverain aux questions des séquestrés de Tindouf. Il a solennellement chargé le CCDH de faire de leur détention l'une de ses priorités, en mettant à profit les nombreuses relations d'amitié et de coopération qui le lient aux institutions similaires de par le monde. On peut, dans ce même ordre d'idées, souligner l'importance de la nomination de Halima El Ouerzazi comme membre du conseil. Diplomate, elle a consacré ses dernières années à la représentation du Maroc à l'ONU, notamment à Genève, et, grâce à cette expérience, elle maîtrise à merveille ce genre de dossiers… Son apport sera sûrement d'une qualité indéniable. Mais cela reste un des dossiers sur lequel doit se pencher l'institution. L'essentiel maintenant est de consolider les acquis et d'aller de l'avant pour mieux pouvoir déceler les chantiers de l'avenir comptant sur les apports de tous les concernés. Loin des surenchères et des revendications maximalistes. L'essentiel maintenant est aussi de voir comment le Maroc peut à la fois faire face aux dérapages des uns et des autres et répondre positivement aux attentes des citoyens en matière des droits, sans omettre d'être exigeant en matière de respect dû au droit. Ce n'est pas une quadrature du cercle, ce n'est pas non plus une équation à plusieurs inconnues. C'est tout simplement une donnée fondamentale des règles de la démocratie, à savoir la responsabilité. Le CCDH a une lourde charge dans ce domaine.