Quelques jours après l'annonce par le gouvernement de la rupture du cessez-le-feu avec les séparatistes tamouls, la tension est encore montée d'un cran mardi au Sri Lanka avec l'assassinat du ministre de la Construction. La violence est encore montée d'un cran mardi au Sri Lanka après l'assassinat du ministre de la Construction dans un attentat à la bombe dans un pays en proie à un conflit qui dure depuis plus de 35 ans. Cet attentat survient quelques jours seulement après l'annonce par le gouvernement de la rupture du cessez-le-feu avec les séparatistes tamouls. L'explosion s'est produite à Ja-Ela, localité située à 19 kilomètres au nord de Colombo, au passage du convoi officiel qui conduisait D.M. Dassanayake à l'aéroport. D. M. Dassanayake, blessé dans l'explosion d'une bombe qui visait son convoi, entre la capitale Colombo et l'aéroport, n'a pas survécu à ses blessures et est mort à l'hôpital. Dix autres personnes ont été blessées. Selon la police, une mine à fragmentation, arme souvent utilisée par les rebelles des Tigres tamouls, a explosé au passage du convoi du ministre sur une route à 25 km au nord de la capitale. Quelques minutes après l'attentat, le Premier ministre Ratnasiri Wickramanayake a annoncé que le Parlement avait prolongé l'état d'urgence décrété fin 2005 après l'assassinat du ministre des Affaires étrangères. Cet attentat intervient cinq jours après une attaque similaire, mercredi sur une route près de Colombo, attribuée aux Tigres tamouls, où cinq personnes ont été tuées et une vingtaine blessées dans l'explosion d'une mine au passage d'un bus de l'armée. La violence redouble donc au Sri Lanka alors que le gouvernement a annoncé avoir communiqué à la Norvège un préavis de deux semaines pour mettre fin formellement le 16 janvier au cessez-le-feu avec les Tigres de libération de l'Elam tamoul (LTTE, séparatistes tamouls), conclu en février 2002 sous l'égide de la Norvège. Dimanche, les forces de sécurité ont lancé une vaste opération de recherches dans la capitale Colombo et autour de l'aéroport. Dans la ville de 650.000 habitants, 280.000 véhicules ont été contrôlés, 75.000 personnes interrogées et 198 arrêtées, a indiqué la police. Dans le nord de l'île en partie contrôlé par les rebelles, où les combats ont redoublé de vigueur, 95 rebelles et 6 militaires ont été tués depuis le début de l'année, selon des chiffres du gouvernement. L'armée sri-lankaise, qui a annoncé en fin d'année l'intensification en 2008 de sa lutte contre les séparatistes tamouls afin de "détruire" leurs positions, affirme avoir pris le dessus sur les Tigres tamouls et être en position de reprendre le contrôle du nord de l'île. Le Sri Lanka, une île de 20 millions d'habitants, ne parvient pas à mettre fin au plus vieux conflit en cours en Asie, , une guerre où alternent phases de combats et périodes d'accalmies. Un cessez-le-feu avait bien été conclu en février 2002, sous l'égide de la Norvège, mais il a volé en éclats depuis l'arrivée au pouvoir fin 2005 du président Mahinda Rajapakse, un nationaliste partisan de la méthode forte contre ceux qu'il qualifie de "terroristes".